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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 22:43

Le Messager

Obiang Nguéma : « Les présidents africains ne doivent plus avoir peur de l'Occident »

Guinée Equatoriale. ‘Grandes ambitions’ (Lire l'entretien exclusif à la fin de l'article)

Depuis le début de l’exploitation pétrolière, le pays est engagé dans un vaste programme de modernisation de ses infrastructures et de diversification de ses sources de revenus pour atteindre le cap de l’émergence en 2020

Petit pays deviendra grand

Depuis le début de l’exploitation pétrolière, la Guinée Equatoriale subit d’importantes mutations socio-économiques.

Il y a encore quelques années, les Equato-guinéens rasaient les murs à Yaoundé ou Douala. Pour eux, le Cameroun n’était pas loin de représenter la Terre promise. Nombre d’entre eux y trouvaient de quoi survivre. Même des musiciens comme Mayélé, alors au faîte de sa gloire, n’y échappaient pas. Le gouvernement, pour boucler les fins de mois difficiles, n’hésitait pas à tendre la sébile à son grand (au propre comme au figuré) voisin. Mais tout ça, c’était avant le pétrole.

Car entre temps, l’or noir est arrivé au pays d’Obiang Nguéma Mbasogo. Où il coule à flot. Remplissant du même coup les caisses nationales restées longtemps vides. Créant des emplois que la ressource humaine locale, pas toujours formée, ne peut aujourd’hui satisfaire. Suscitant ainsi la ruée de ceux qui hier, se croyaient mieux lotis que les Equato-guinéens, vers le nouvel eldorado et les incompréhensions qui vont avec. Mais, développant surtout le pays en infrastructures de base qui lui manquaient si cruellement.

De Malabo à Bata en passant par Mongomo, Mongomeyen, ou Oyala, le regard du visiteur ne peut s’empêcher de se poser sur ces belles avenues à quatre voies éclairées, ces immeubles flambant neuf, les sièges cossus des grandes entreprises installées ici… Non, c’est sûr, la Guinée équatoriale n’est plus ce qu’elle était. Aujourd’hui, elle donne l’impression d’un pays qui se développe à une vitesse fulgurante. Le gouvernement a adopté un programme de développement qui, à l’horizon 2020, dans sept ans donc, devrait permettre au pays d’atteindre le seuil de l’émergence.

Obiang Nguéma : « Les présidents africains ne doivent plus avoir peur de l'Occident »

Actuellement, les investissements publics en cours d’exécution sont estimés à quelque 9 000 milliards Fcfa. Si les dépenses d’investissement sont maîtrisées, les projections budgétaires espèrent sur une amélioration de l’excédent 6.3 % au cours de cette année ! Avec un Pib d’environ 17,7 milliards de dollars (25 milliards de dollars pour le Cameroun), la Guinée surclasse allègrement les autres pays de la Cémac. Pour l’année en cours, les prévisions tablent sur un taux de croissance du Pib de 4,9%. Avec près de la moitié des 7 000 milliards Fcfa de réserves de change logées à la Béac, la Guinée équatoriale apparaît donc comme le nouveau riche de la zone Cémac.

Grandes réalisations

Le constat est là. « Les importantes recettes drainées par l’exploitation des hydrocarbures sont à l’origine des changements structurels profonds que connaît la Guinée équatoriale depuis plus de 20 ans, notamment pour ce qui est de la construction et du développement des infrastructures de base », notent les Perspectives économiques en Afrique (Pea) en 2013. Depuis la découverte du pétrole dans les années 90, la Guinée équatoriale a en effet connu d’importantes mutations socio-économiques. « D’un pays pauvre à vocation agricole, elle est devenue le premier producteur de pétrole de la zone franc. Les recettes pétrolières ont contribué à améliorer les infrastructures de base : routes, écoles, hôpitaux, logements sociaux », observe le Pea.

Mais cette nouvelle richesse n’apporte pas que de la joie au pays qui est l’objet de tentatives de déstabilisation. Sa richesse en ressources naturelles suscite une convoitise de la part des entreprises étrangères, notamment les gisements d’hydrocarbures. Conscient que ces multinationales sont généralement le bras séculier de l’impérialisme occidental, le président Obiang Nguéma, même s’il n’a pas sa langue dans la poche, met un soin particulier à manier à la fois le bâton, et la carotte (lire l’interview, encadré ci-dessous).

Ici, pas de grands discours. Comme dirait certain confrère, c’est du concret. Moins de dix ans après le début de l’exploitation pétrolière, les résultats sont visibles. Les chiffres, publics. La redistribution effective, même si on peut plaider pour une meilleure gouvernance. La Guinée équatoriale peut se targuer de ‘grandes réalisations’ qui restent encore au Cameroun un simple concept creux et pompeux.

Guinée Equatoriale. Oyala : l’un des fleurons de l’émergence

La nouvelle ville du nouvel Eldorado pétrolier africain en chantier symbolise l’envol économique du pays que dirige Obiang Nguema Mbasogo.

Sauf catastrophe naturelle, la Guinée équatoriale sera un pays émergent en 2020, et peut-être bien avant ce cap, selon des hypothèses plus optimistes. La volonté politique impulsée par Obiang Nguema Mbasogo est traduite dans les faits par la valse de mutations que subit le pays depuis 2008, année de la tenue d’une conférence économique ayant posé les jalons conceptuels d’une vision qui ambitionne de transformer une nation jadis laminée par les affres de la misère, en un havre où il fait bon vivre. Après Sipopo, ville située à quelques encablures de Malabo, célèbre par la cinquantaine de résidences de haute facture dédiées aux chefs d’Etat africains, son flamboyant palais des congrès où le luxe est plus qu’insolent avec ses trois niveaux à l’architecture futuriste, des logements sociaux et d’autres infrastructures de base et autre salle de fête, voici un nouveau fleuron de développement de la Guinée qui sort progressivement, mais sûrement des terres.

Oyala, c’est le nom de cette nouvelle ville en chantier. 148 kilomètres séparent Bata, deuxième ville importante du pays, d’Oyala, ville en construction dans la province du Wela-Nzas dont la capitale est Momgomo, la ville natale du président de la République. La nouvelle agglomération semblable à une ruche est coincée entre Djibloho et Evinayong.

A côté des routes à deux voies qui disposent de lampadaires, des terre-pleins engazonnés et parsemés de fleurs, essaiment d’autres axes routiers en construction et dont le tracé obéit à une volonté de désenclaver une zone forestière jusque-là sauvage. C’est que le régime équato-guinéen a fait sien l’aphorisme selon lequel «là où la route passe, le développement suit». Ici, pelleteuses, niveleuses, grues et autres engins du génie civil se disputent la vedette. A côté des travaux herculéens de bitumage et de construction de viaducs, fourmillent simultanément d’autres chantiers des logements sociaux, des hôtels quatre étoiles, une nouvelle université afro-américaine, des écoles et lycées, des hôpitaux de référence, des infrastructures de sports et autres aires aménagées de loisirs.

Cimes du développement

On eût dit une symphonie. C’est qu’Oyala sort doucement du néant pour les néons du développement avec un plan d’urbanisation et des schémas directeurs de nature à faire de cette ville enclavée jadis, le cœur de l’Afrique positive, l’Afrique en marche. A la base, une volonté devenue une obsession.

Pour mettre en musique cette ambition, une soixantaine d’entreprises sont commises à la tâche à l’instar d’Arg, entreprise du secteur du Btp à capitaux brésiliens, Sogea Satom entre autres. Les ressources financières mobilisées émanent des recettes pétrolières avec un appui chinois évalué à deux milliards Fcfa. La main d’œuvre locale est renforcée par des apports des Camerounais, Ivoiriens, Burkinabés…C’est dire que tout est mis en œuvre pour une ville à livrer clefs en main bien avant le cap de 2020 qui va culminer avec l’émergence d’un pays qui sort de la torpeur et de la pauvreté pour les cimes du décollage économique, social et culturel.

Frédéric BOUNGOU/Alain NJIPOU

Obiang Nguema Mbasogo. «Les dirigeants africains ne doivent plus avoir peur»

Votre pays vient de célébrer le 45è anniversaire de son indépendance. Sous quel signe avez-vous placé cette célébratio
n ?

Je vous remercie d’avoir répondu à notre invitation pour nous accompagner dans la célébration de ce moment important de la vie de la Guinée équatoriale. Nous devons travailler à léguer le leadership aux Africains […] L’Afrique est parvenue à un demi-siècle de sa souveraineté. Les dirigeants africains ne doivent plus avoir peur. Certes, nous n’allons pas résoudre tous nos problèmes par un tour de baguette magique, mais il faut y travailler.

Quel regard jetez-vous sur le chemin parcouru par la Guinée équatoriale jusqu’à ce jour et comment entrevoyez-vous l’avenir ?

Je vous remercie pour l’intérêt porté sur le passé de la Guinée équatoriale, son parcours et par ailleurs la trajectoire à prendre pour l’avenir. Nous avons profité de la célébration des 45 ans de l’indépendance de la Guinée équatoriale pour tenter de faire un bilan de l’histoire de notre pays. Notre pays a évolué en deux étapes.

Les premières années de notre indépendance ont été caractérisées par l’absence totale de développement. Pendant cette période, le pays, au lieu de se développer, est tombé dans le déclin. Ceci était dû au système politique qui s’était totalement écarté de l’opinion du peuple. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, beaucoup de citoyens équato-guinéens se sont vus obligés de se disperser à travers le monde. Il y avait un déficit criard d’infrastructures. Et le peu d’infrastructures laissées par les colons n’était pas entretenue. C’est bien simple : le pays n’avait ni eau, ni électricité, les écoles étaient fermées, les hôpitaux ne fonctionnaient pas normalement et le peuple était plongé dans la misère.

Après cette époque, notamment après la révolution (coup d’Etat, ndlr) nous nous sommes engagés à construire le pays. Ceci, à travers le programme économique développé par le gouvernement. Ce programme a été adapté et adopté au cours d’une conférence économique. Nous sommes donc en train de travailler pour faire émerger la Guinée équatoriale d’ici à 2020. Je pense que nous sommes en train d’atteindre les objectifs de ce programme. Aujourd’hui si vous jetez un regard, une grande partie du pays a été désenclavée. En Guinée équatoriale, presque toutes les routes sont goudronnées.

Pour mettre notre vaste programme en marche, nous sensibilisons notre peuple. Nous consolidons aussi les relations avec le monde international, notamment avec les pays africains. Notre priorité, c’est l’Afrique. Aujourd’hui, la voix de la Guinée équatoriale porte.

Notre pays a été l’unique nation à élever la voix contre les pays qui ont agressé la Libye et attaqué Kadhafi.

Nous remettons en cause la notion d’intervention humanitaire que la communauté internationale approuve. Ce nouveau concept, de notre point de vue, devrait se traduire par la mobilisation des ressources économiques au profit des nations qui souffrent et non faire la guerre à un pays souverain sous le couvert d’une intervention dite ‘humanitaire’.

Après Malabo 2, la Guinée équatoriale est engagée dans un processus de création d’une ville à Oyala. Cette nouvelle ville constitue-t-elle le symbole de votre nouvelle vision à l’instar de Brasilia au Brésil ou plus proche de nous, Abuja au Nigeria?

Nous sommes en train de créer une petite ville au sud de l’île. Nous travaillons pour donner plus de facilités au peuple de la Guinée équatoriale, à désenclaver le pays. C’est à juste titre, si le gouvernement met un accent particulier sur le développement local. Tout cela, nous le faisons sur nos ressources propres. Toutefois, la Chine nous a aidés en nous accordant un prêt de 2 milliards de dollars (environ mille milliards Fcfa). Partout dans le pays, nous avons engagé des programmes et nous devons les accomplir. Les ressources sont utilisées d’une façon rationnelle. Tout le développement que nous mettons en œuvre surprend d’ailleurs notre population.

Nombre d’entreprises nous font des propositions. Par exemple, une entreprise européenne nous a proposés la construction d’un chemin de fer. Mais la Guinée équatoriale est une petite nation qui n’a pas forcément pas besoin d’un chemin de fer qui traverse tout le pays. Nous avons rejeté ce projet qui coûte beaucoup d’argent. Nous préférons construire des routes. Elles nous permettent d’avoir accès à toutes les parties du pays. Nous avons donc rejeté catégoriquement ce type de projet qui coûte beaucoup d’argent.

Nous recevons beaucoup de projets qui viennent des pays occidentaux. Mais, nous les analysons minutieusement. Nous avons même des contentieux avec des pays qui sont venus avec des propositions et lorsque nous avons accepté, ils nous ont tendu un piège sans aller au bout de leur contrat. Ils nous ont plutôt conduits devant les tribunaux internationaux. Malheureusement, le constat que nous faisons est là : ils ne viennent pas pour nous aider, mais pour nous voler.

Ces divers chantiers ne menacent-ils pas l’environnement qui est devenu aujourd’hui un enjeu mondial ? Y a-t-il des mesures pour préserver la nature ?

Je vais vous prendre un exemple pour illustrer notre parti pris pour la protection de l’environnement. Vous avez visité la plateforme Punta Europa où est située l’industrie gazière. Tous ces macro-projets de transformation du gaz ont été mis sur pied parce que j’ai refusé de brûler le gaz (à travers des torchères, ndlr) comme on le fait dans la plupart des pays afin d’éviter la production de cumulus dans l’atmosphère. Nous avons donc exigé la transformation du gaz pour limiter les effets de pollution. L’une des solutions retenues a par exemple été de fabriquer de l’électricité grâce à ce gaz. Aujourd’hui, nous vendons le gaz liquéfié. C’est un bénéfice pour le pays. C’est une mesure de protection de l’environnement.

D’autres exemples : nous avons réglementé l’exploitation des ressources forestières. La priorité est donnée à la transformation du bois dans les zones autorisées. Nous protégeons nos eaux par une veille et la détection des produits polluants enfouis dans l’eau, etc. C’est vous dire que nous sommes pleinement conscients des enjeux environnementaux et notre développement ne se fait pas au détriment de la nature.

La Guinée équatoriale fait l’objet de vives critiques concernant la vie politique. Des élections générales se sont déroulées en mai dernier, quelle est la place de l’opposition dans le processus démocratique dans votre pays ?

L’introduction de la démocratie dans notre pays a débouché sur le multipartisme. Une convention a été mise en œuvre pour fixer le cadre, déterminer les possibilités de coalition, etc. D’ailleurs les partis politiques ont ratifié ce pacte et ont du reste le loisir de le dénoncer à tout moment. Nous sommes dans une dynamique d’ouverture. La majorité des formations politiques sont en alliance avec le parti au pouvoir car elles ont observé que notre parti présente un programme positif, un projet de société de nature a impulser le développement et elles y ont librement adhéré. La plupart des leaders de l’opposition sont dans le gouvernement. Certains sont représentés au Sénat, à l’Assemblée nationale et dirigent des communes. Les partis politiques sans exclusive participent ainsi à l’animation de la scène politique.

Pourtant, la Guinée équatoriale est toujours perçue comme une dictature…

Il ne faut pas compter sur les Occidentaux qui nous menacent et veulent déstabiliser nos Etats. Nous n’attendons rien d’eux. Lors des dernières élections générales, j’ai refusé la présence des observateurs occidentaux mandatés sous le couvert de l’Union européenne. En revanche, nous avons accrédité les observateurs issus des pays Acp. L’Afrique doit se sentir comme une entité souveraine et indépendante.

Le président de la République de la Guinée équatoriale a été désigné président d’honneur du Conseil africain des médias (Cam) et la ville de Malabo retenue pour en abriter le siège. En tant que président de la République, qu’est-ce que cela représente pour votre pays ?

C’est une reconnaissance de la politique panafricaine que le gouvernement équato-guinéen impulse en ce moment. La presse a un rôle prépondérant à jouer dans notre continent. Beaucoup de médias ont dénigré l’Afrique à travers de larges échos venus de l’Occident. La presse africaine doit dénoncer et répondre aux attaques que subit l’Afrique, la politique néocoloniale et impérialiste qu’on impose à l’Afrique.

Certains dirigeants africains sont téléguidés par les puissances occidentales.

Il faudrait mettre fin à cette façon de faire. La presse africaine a un rôle crucial à jouer dans ce sens. Avec les médias africains, nous voulons que les Occidentaux connaissent mieux notre continent et le respectent. Nous devons travailler avec un sentiment d’appartenance à l’Afrique. J’ai d’ailleurs décidé d’appuyer le Conseil africain des médias avec un million de dollars. Je vous recommande d’aller également vers d’autres pays africains.

Quelle appréciation faites-vous au sujet de la Cour pénale internationale qui a épinglé des présidents africains et comment jugez-vous la position de l’Union africaine en rapport avec cette juridiction internationale ?

Lorsque j’étais président en exercice de l’Union africaine, j’ai proposé la création d’une Cour pénale africaine (Cpa) où on peut juger des Africains. L’ancien président de la commission de l’Ua, Jean Ping en est témoin. Je n’ai pas encore reçu l’avis de mes homologues africains.

Je demande néanmoins que l’Union africaine crée cette Cour pénale africaine. Vous verrez que si cette cour est mise sur pied, la Cpi va disparaître.

En ce qui la concerne, la Guinée équatoriale n’a pas ratifié les Accords de Rome car nous sommes contre la Cour pénale internationale. Le fait qu’on refuse le visa à Omar El Béchir (président du Soudan, ndlr) afin qu’il prenne part à l’assemblée générale de l’Onu est un acte grave. Ce refus va à l’encontre des principes des Nations unies. Le fait de convoquer un chef d’Etat africain encore au pouvoir à la Cpi est aussi grave.

Nous avons observé que seuls les Africains y sont jugés : Laurent Gbagbo, Charles Taylor…

Mais on oublie les crimes que les autres ont commis. L’Irak a été détruit au prétexte fallacieux qu’il détenait des armes de destruction massive. George Bush, président des Etats-Unis d’Amérique à cette époque, n’a jamais été traduit à la Cpi pour les crimes commis contre le peuple irakien. Je souhaitais que les Africains soient jugés en Afrique. Je n’ai pas vu des dirigeants asiatiques, américains convoqués à la Cpi. C’est une mesure discriminatoire. Nous, Africains, sommes malmenés et considérés encore comme des esclaves. Cela doit cesser.

Le plan directeur de la Guinée équatoriale mis en place en 2008 aux lendemains de la conférence économique, prévoit l’émergence du pays en 2020. Au regard de l’immensité de la tâche, pensez-vous sincèrement que cet objectif sera atteint?

Notre objectif est de rendre concret notre programme. Nous travaillons à surmonter toutes les difficultés auxquelles nous faisons face. Notre ambition est de faire de la Guinée équatoriale un pays autosuffisant. Nous sommes en train de préparer une conférence sur l’industrialisation parce que nous voulons arrêter avec la dépendance aux producteurs étrangers. Car, si on ne parvient pas à une autoproduction, notre pays sera exposé et ne pourra pas atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. C’est un programme assez difficile, mais nous l’avons déjà fait.

Un autre problème aussi important est de trouver des mécanismes pour donner de l’emploi à la jeunesse, surtout celle qui est formée. L’un des problèmes qui crée l’instabilité dans les pays africains est le manque d’emploi. La conférence que nous nous proposons de faire, va permettre de voir comment la masse des jeunes désœuvrés peut s’auto-employer ou créer de petites et moyennes entreprises, susceptibles de recruter leurs compatriotes. Nous avons actuellement de grandes entreprises étrangères sur notre territoire. Nous les obligeons à s’associer aux entreprises nationales afin d’absorber la main d’œuvre locale.

Des centaines de jeunes Africains ont trouvé récemment la mort au large des côtes italiennes où ils tentaient une immigration. Selon vous, comment faire pour éviter la tragédie du genre de Lampedusa ?

Les dirigeants africains ont la responsabilité de trouver des conditions pour l’émancipation de la jeunesse. Je pose la question de savoir ce qu’il y a en Europe aujourd’hui. Nous devons créer des conditions de l’emploi aux jeunes en Afrique. Nombre d’Equato-guinéens immigrés hier, sont de retour au pays.

En tant que dirigeants, nous devons œuvrer à ce que nos citoyens restent dans nos pays. Il y va de la responsabilité de nos gouvernements. Nous avons décidé que toutes les entreprises étrangères recrutent 75% de la main d’œuvre locale. Aucun travailleur équato-guinéen ne doit souffrir de discrimination.

Propos recueillis par Frédéric BOUNGOU et Alain NJIPOU à Sipopo, Guinée Equatoriale

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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 12:20
France. Une élue FN compare Taubira à un singe

Après avoir écrit sur Facebook qu'elle préfère voir Christiane Taubira "dans un arbre après les branches que la voir au gouvernement", l'élue FN Anne-Sophie Leclere a été suspendue par les instances disciplinaires du parti.

Le Front national a annoncé vendredi avoir suspendu une de ses candidates aux municipales, à Rethel (Ardennes), Anne-Sophie Leclere, qui avait comparé Christiane Taubira à un singe sur sa page Facebook, dans "post" supprimé depuis.

Sa candidature est "suspendue" et elle est convoquée par les instances disciplinaires, écrit Steeve Briois, secrétaire général du FN, dans un communiqué adressé ce matin aux rédactions.

Suspendue et convoquée au FN

Jeudi 17 octobre, un reportage de France 2 l'avait montrée assumant un photomontage mis sur son compte Facebook comparant la garde des Sceaux à un singe et disant "je préfère la voir dans un arbre après les branches que la voir au gouvernement".

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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 04:37

Le Nouveau Courrier

Cinq bonnes raisons de dire «non» à la CPI

Le week-end dernier, un sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), consacré aux relations qu’entretiennent les pays du continent avec la Cour pénale internationale (CPI), s’est tenu à Addis-Abeba. Dans un contexte explosif.

En effet, un certain nombre de dirigeants se sont élevés, avant cette réunion, contre «la chasse raciale» menée par une institution à caractère judiciaire qui n’a jusqu’ici poursuivi que des Africains, ce qui en ferait - selon le président kenyan Uhuru Kenyatta, qui est accusé par le tribunal de La Haye - «le jouet des pouvoirs impérialistes en déclin». Au final, le communiqué produit par l’organisation continente met surtout en exergue son souhait de voir le Conseil de sécurité de l’ONU ajourner les procédures en cours contre les présidents en exercice. Les plus zélés défenseurs de la CPI pourront, du coup, railler «le syndicat des chefs d’Etat» qui se protègent mutuellement. C'est tout de même fâcheux !

En réalité, les attaques de l’UA contre la CPI prêtent le flanc à la critique parce que, d’un point de vue conceptuel, elles confondent la cause et la conséquence. En effet, la focalisation de la CPI sur l’Afrique est le symptôme de sa vision sélective de la lutte contre l’impunité. Et si elle peut se permettre de choisir ceux qu’elle poursuit sur la base de considérations inavouables, c’est en premier lieu parce que le statut de Rome, qui la fonde, lui en donne toute latitude. Alors qu’elle prétend s’imposer un «standard» judiciaire de haut niveau, la CPI est, en réalité, un tribunal d’exception qui constitue une véritable régression si on veut la comparer aux juridictions des pays démocratiques – voire des pays en voie de démocratisation. Les quelques exemples qui suivent visent, sinon à éclairer les consciences, du moins à alimenter le débat de fond nécessaire sur la question.

Raison numéro un : à la CPI, les victimes n’ont pas le droit de porter plainte

Dans tous les pays où la règle de droit a un sens, toute victime de crime ou de délit jouit du droit de porter plainte contre X ou contre la personne qu’elle soupçonne d’être coupable de ce crime ou de ce délit. Elle a le droit de voir sa plainte examinée et de recevoir une réponse – favorable ou défavorable – argumentée et personnalisée. Ce n’est pas le cas à la CPI. Seuls le Conseil de sécurité ou des Etats-parties «peuvent déférer au procureur une situation», et lui-même il peut s’autosaisir. Cela signifie très clairement que si un crime contre l’humanité n’intéresse ni le procureur, ni le Conseil de sécurité, ni un des Etats-parties, il est automatiquement couvert par la plus grande impunité. Les victimes du plus gros crime contre l’humanité de l’histoire de la Côte d’Ivoire, qui a visé les populations du quartier Carrefour de Duékoué, en savent quelque chose.

Raison numéro deux : à la CPI, un crime constaté n’entraîne pas automatiquement l’ouverture d’une enquête

Cette deuxième raison découle de la première : dans la mesure où seules des instances notoirement et profondément politiques ont l’initiative de lancer des plaintes à la CPI, des crimes qui relèvent très clairement de la compétence de cette institution judiciaire, et qui ne sont pas «pris en charge» par un Etat, restent ignorés par elle, quand bien même ils sont constatés «au-delà de tout doute raisonnable». Ce qui est complètement inadmissible dans le cadre de juridictions nationales dignes de ce nom. Un crime peut-il être commis aux Etats-Unis, en Suède ou même en Côte d’Ivoire sans donner lieu automatiquement à l’ouverture d’une enquête ? Non. A la CPI, si. Et cela ouvre la voie à toutes les possibilités de «tri sélectif».

Raison numéro trois : le statut de Rome consacre l’impunité absolue des pays membres du Conseil de sécurité, tout en les dotant de suprapouvoirs contre les autres

De nombreux observateurs ont pointé - à juste titre - le fait que ni la Chine, ni l’Inde, ni les Etats-Unis, ni la Russie n’avaient adhéré au statut de Rome. Près d’un être humain sur deux ne lui est donc pas assujetti. La CPI n’est donc pas une organisation internationale à titre plein comme l’ONU, mais une sorte de club privé à l’influence limitée. Ce qui est un peu moins dénoncé, c’est que des pays qui ne sont pas membres de la CPI ont le pouvoir de lui dicter sa conduite à maints égards. Il s’agit de la Chine, de la Russie et des Etats-Unis qui, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, peuvent prendre l’initiative de «déférer une situation» à la Cour et de bloquer certaines procédures.

Comme la France et la Grande-Bretagne, ils disposent d’un «bouclier judiciaire» pour protéger leurs concitoyens et leurs alliés des fourches caudines de la justice internationale. «Aucune enquête ni aucune poursuite ne peuvent être engagées ni menées en vertu du présent Statut pendant les douze mois qui suivent la date à laquelle le Conseil de sécurité a fait une demande en ce sens à la Cour dans une résolution adoptée en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ; la demande peut être renouvelée par le Conseil dans les mêmes conditions», stipule le statut de Rome en son article 16. S’il ne s’agit pas de la consécration d’une scandaleuse impunité, de quoi cette disposition scélérate est-elle le nom? Le comble, c’est que c’est justement sur la base de cet article discriminatoire que l’Union africaine se fonde pour demander l’ajournement des poursuites contre les dirigeants kenyan et soudanais - lui donnant ainsi une légitimité d’autant plus inacceptable qu’aucun pays africain n’est jugé digne d’intégrer ce cénacle select.

Raison numéro quatre : à la CPI, les faux témoins et les «complices non ciblés» ne risquent rien

La CPI est une drôle de juridiction qui pratique des poursuites ciblées sur un nombre limité de «suspects». Elle ne juge pas ceux qu’elle considère comme les «seconds couteaux», ce qui est la porte ouverte à toutes les impostures, dans la mesure où cela ne coûte rien à un exécutant réel ou supposé de s’attribuer des crimes prétendument commis sous la direction de ceux sur qui les juges de La Haye ont décidé de porter leur dévolu. Dans ce contexte, le concept de chaîne de responsabilité n’est qu’une illusion. Ce qui n’est pas sans poser d’insurmontables problèmes juridiques. Si les responsables directs d’un crime ne sont ni identifiés ni jugés, comment peut-on précisément identifier et condamner leurs commanditaires ? Bien entendu, pour faire face à cette contradiction, la CPI sort périodiquement de son chapeau des «témoins-clés» qui a priori devraient être eux-mêmes en prison au moins pour complicité, et sont donc structurellement sous pression. Des «témoins-clés» qui ne risquent pas d’être poursuivis pour parjure, faux témoignage ou corruption passive… vu que la CPI ne prend pas en charge ces infractions.

Raison numéro cinq : les magistrats de la CPI n’ont aucune légitimité démocratique

Dans les pays démocratiques, les procureurs et les juges sont soit élus, soit nommés par les pouvoirs exécutif et/ou législatif. Ils subissent donc le contrôle direct ou indirect des citoyens, qui peuvent également se mobiliser pour faire évoluer la législation. C’est pour cette raison que la tradition dit qu’ils jugent «au nom du peuple», ce qui leur confère une légitimité démocratique. Mais au nom de quels peuples la CPI juge-t-elle, alors que son fonctionnement monstrueusement bureaucratique échappe à tout contrôle autre que celui des ONG militantes qui sont autant d’instruments de lobbying à sa disposition ?

Si le citoyen suisse, ghanéen ou canadien est mécontent contre le fonctionnement de la justice de son pays, il peut toujours la sanctionner directement ou sanctionner les politiciens qui ont fait rois des juges véreux ou laxistes. Si le citoyen ivoirien est furieux de voir le deux poids deux mesures auquel la CPI le soumet, que peut-il faire ? Rien. Le magistrat à la CPI dispose donc d’un pouvoir tyrannique, qui n’est limité que par sa crainte de ses bailleurs de fonds – majoritairement des pays membres de l’Union européenne – et par la peur des manoeuvres des Etats parties – dont un grand nombre ne paie rien et ne décide naturellement de rien.

Nous nous arrêtons là, même si les preuves du caractère «structurel» de l’imposture appelée CPI sont nombreuses et variées. Malheureusement, l’Union africaine ne va pas loin dans son réquisitoire qui est justifié dans le fond – mais très mal argumenté dans la forme.

Théophile Kouamouo

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 07:06
Union Européenne : accueillir les demandeurs d'asile avec des drones

La militarisation des politiques d'immigration en UE

Il y a cinq ans, j’ai eu l’honneur douteux d’une entrevue avec un représentant du parti flamand d’extrême-droite, Vlaams Belang.

Après avoir écouté cette femme éructer ses bêtises paranoïaques à propos de la police qui aurait « peur » d’entrer dans certains quartiers de Bruxelles, « où commandent les musulmans », j’ai demandé si elle avait quelque chose contre moi. Comme ressortissant irlandais, je suis un étranger en Belgique, expliquai-je. Ce n’était pas un problème, répondit-elle, parce que « vous êtes probablement de la même religion que nous ».

La catastrophe au large de Lampedusa me rappelait cette conversation bizarre et inquiétante.

Au milieu du XIXe siècle, mes ancêtres ont fui la faim et la misère dans des « bateaux cercueils », mourant souvent à bord. L’émigration massive hante l’Irlande de nouveau aujourd’hui. Pourtant, contrairement aux Africains qui ont péri avant d’avoir pu atteindre le rivage italien, nous pouvons en général voyager en toute sécurité.

L’adaptation à une nouvelle vie à l’étranger n’est jamais facile. Mais, au moins , les démagogues voudront bien de nous parce que nous sommes de la même « race » - ou, comme ils préfèrent dire : de la même religion.

Parfois, cependant, je ne suis pas si sûr que l’écart entre les partis extrémistes comme le Vlaams Belang ou l’Aube dorée et les partis politiques « dominants » soit si éloigné que cela.

Nick Griffin, un truant britannique du Parti national et maintenant installé comme élu au Parlement européen, a une fois provoqué un tollé général en affirmant que les bateaux transportant des migrants devraient être pris pour cibles par l’armée. Si Griffin avait été juste un tant soit peu nuancé dans ses propos, sa proposition aurait été peu différente finalement de la politique officielle de l’UE.

La réponse immédiate de Cecilia Malmström, commissaire aux affaires intérieures de l’UE, à la catastrophe Lampedusa, était pour vanter un nouveau système de surveillance des frontières appelé Eurosur. Selon Malmström , après sa mise en service en décembre, le système aidera les autorités à sauver les bateaux qui rencontrent des difficultés.

Contrairement à ce que Malmström a affirmé, Eurosur n’est pas une initiative humanitaire. Au contraire, son objectif principal concerne ce que la Commission européenne appelle « l’immigration clandestine » – un terme péjoratif alors que de voyager d’un pays à l’autre en quête d’une vie meilleure est tout sauf un crime.

Eurosur est en partie le fruit d’un projet de 15 millions d’Euros investis dans la recherche scientifique et lancé en 2010. Bien que principalement financé par l’UE, le projet voit une importante participation de gros fabricants d’armes comme l’entreprise BAE de Grande-Bretagne BAE , EADS franco-allemande, et Indra en Espagne.

Eurosur s’inscrit donc dans la longue liste des projets financés par l’Union Européenne en matière de sécurité maritime. L’OPARUS est un autre projet qui réunit BAE, EADS et les sociétés françaises Thales et Dassault. Sa mission est d’examiner comment les drones peuvent aider à intercepter les Africains ou les Asiatiques qui tentent d’entrer en Europe. L’Israélien des Industrie Aérospatiales (Israel Aerospace Industries – IAI), fabriquant des drones utilisés dans le bombardement des civils gazaouis, est également dans le coup.

Au cours de ma discussion avec Malmström, je l’ai à deux reprises contestée en cherchant à savoir pourquoi voulait-elle que des avions de guerre prennent pour cible une poignée de personnes appartenant à la catégorie la plus misérable de la planète. Mon interlocutrice a tenté de se débarrasser de moi en prétendant que l’utilisation des drones à des fins de violence n’est que pure coïncidence.

Il ne fait guère de doute que l’Union Européenne est en train d’adopter une approche de plus en plus militarisée envers les questions de l’immigration et des demandes d’asile.

Par ailleurs, l’agence européenne de gestion des frontières, Frontex, jouera un rôle très significatif dans la supervision d’Eurosur. L’agence est dirigée par Ilkka Laitenen, un général de brigade finlandais. Il siège au comité consultatif pour l’Agenda de la Défense et de la Sécurité

Ce dernier est un groupe de réflexion tributaire du financement de l’industrie de l’armement. Laitenen et son staff entretiennent également des contacts réguliers avec l’Agence Européenne de Défense, un organe mis en place afin d’attirer et de développer des affaires pour les fabricants d’armes du continent.

A l’instar d’Eurosur, Frontex s’est mis à chercher à se procurer les drones jugés appropriés pour repérer et poursuivre les immigrés. L’agence est également connue pour avoir invité des fabricants de drones américains et israéliens à faire une présentation de leurs marchandises meurtrières devant son staff. Dans le même contexte, le Ministère Américain du Commerce a recommandé aux producteurs d’armes du pays de garder un œil sur le Frontex, car il pourrait offrir des « opportunités d’exportation » pour les États-Unis.

Par ailleurs, Cecilia Malmström a critiqué à juste titre les autorités Grecques pour avoir approuvé un nombre très réduit de demandes d’asile, tout en refusant systématiquement l’asile aux réfugiés syriens ayant fui la guerre civile dans leur pays.

Il ne faut pas oublier que Malmström supervise le travail de Frontex, la même agence qui n’a pas empêché les abus de la Grèce au sujet du droit d’asile. En janvier 2011, la Cour Européenne des Droit de l’Homme qui siège à Strasbourg, a jugé que les centres de détention des demandeurs d’asile en Grèce étaient dans un tel état de délabrement que le fait d’y placer des gens équivalait à des actes de torture. Frontex a, pour rappel, fourni des bus pour transporter les demandeurs d’asiles vers ces centres.

Par conséquent, il est reproché à l’agence d’être un sous-traitant pour la torture.

Je ne peux cependant pas m’empêcher d’observer que l’une des principales vantardises du Parti Conservateur Britannique lors de sa récente conférence annuelle était le fait d’avoir réduit l’immigration. Cet orgueil et cette fierté doivent être placés dans le contexte d’une guerre idéologique plus vaste menée contre les pauvres d’Europe et de contrées encore plus lointaines. Et comme dans chaque guerre, les principaux bénéficiaires sont ceux qui construisent les instruments qui alimentent ces guerres.

David Cronin

David Cronin est le correspondant de l’agence de presse Inter Press Service. Né à Dublin en 1971, il a écrit pour diverses publications irlandaises avant de commencer à travailler à Bruxelles en 1995. Son dernier livre, ” Corporate Europe : How Big Business Sets Policies on Food, Climate and War ” est publié en août chez Pluto Press www.plutobooks.com.

Article original en anglais : The Militarization of Immigration Policy. Greeting Asylum-Seekers With Drones, CounterPunch, 8 octobre 2013

Traduction : Info-Palestine.eu - CZ & Niha
@mondialisation.ca

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 06:46
Retrait des Africains de la CPI. Le lobbying indécent de l'Occident

Les dirigeants africains étant résolus à se débarasser de ce Sanhédrin raciste que réprésente la CPI, les ennemis de l'Afrique multiplient des pressions pour tenir en échec le sommet extraodinaire de l'Union Africaine prévu ce 11 Octobre 2013.

D'entrée de jeu, deux retraités dépressifs ont d'abord été jétés dans l'arène. Tour à tour Kofi, Annan et Desmond Tutu ont, dans une propagande désespérée, essayé de distraire les africains. Le message du prélat semble avoir eu un écho favorable putôt du côté de l'occident (510.000 signatures au moment où nous écrivons cet article). Ce message a-t-il eu le même succès auprès des députés africains qui voteront demain? Rien n'est moins sûr...

Ensuite, des agitateurs politiques africains se sont mêlés. Le magistrat ivoirien Kadjo Fodjo vocifère: « Devant les horreurs orchestrés ou cautionnées par ces bourreaux, il nous est arrivé de trépigner, de vociférer et d’appeler la communauté internationale au secours. Je trouve inconséquent, ridicule et irresponsable que nous reprochions à la Cour Pénale Internationale de ne juger que des Africains pour la simple et banale raison que des Occidentaux n’ont jamais comparu devant elle (...)»

Se dessinent enfin les contours de la thèse du lobbying occidental avec la sortie hier, de Barbara Lochbihler, députée européene et présidente du Sous-comité des Droits de l'Homme de l’union Européenne. L'allemande envoie une lettre aux députés de l'union africaine, les appelant à plus de «sagesse» (Voir encadré enfin d'article). Nous publions ici l'intégralité de sa requête mais avant, ce texte du confrère Karim Mohsen du journal algérien l'Expression nous permet de mieux appréhender les coutours de cette affaire.

CPI, une Cour de justice à deux vitesses

L'Union africaine organise demain un sommet extraordinaire consacré à la Cour pénale internationale (CPI) dont l'intitulé semble désormais trompeur, puisque depuis son entrée en fonction en 2003, soit dix ans, la CPI s'est intéressée exclusivement à l'Afrique, aux Africains et singulièrement aux dirigeants africains.

La goutte qui fit déborder le vase c'est encore le procès intenté aux président et vice-président kenyans, Uhuru Kenyatta et William Ruto.

Trop, c'est trop, estime l'Union africaine qui ne comprend pas que la CPI soit devenue un tribunal spécial pour l'Afrique. Il y a à l'évidence un étrange concours de circonstances qui fait que, curieusement, seuls les Africains et, particulièrement, les dirigeants africains sont appelés à connaître de cette justice, version CPI.

Les Africains veulent bien le croire, mais le fait que la Cour pénale internationale conduise actuellement des enquêtes dans huit pays, tous africains, (Kenya, Côte d'Ivoire, Libye, Soudan, Ouganda, Centrafrique, RD du Congo et au Mali) ne laisse d'étonner, d'autant que cela représente un pays africain sur huit mis ainsi à l'index. Ce qui est énorme et inconcevable.

Certes, l'Afrique a mauvaise réputation, très mauvaise même, où l'on est assuré de rencontrer plus de dictateurs et où le droit est bafoué que de démocrates respectueux de la personne humaine. Cela est vrai et il serait vain, surtout contre-productif, que de le contester. Aussi, juger des dirigeants africains qui auraient outrepassé leurs pouvoirs et opprimé leurs peuples - c'est là aussi un fait patent qu'il serait difficile de démentir - aurait été parfaitement équitable si ce principe est étendu à tous les Etats et à tous les dirigeants de la planète.

L'Union africaine accuse ainsi la CPI de mener «une sorte de chasse d'ordre racial». Nous ne sommes pas loin de partager ce sentiment.

Les pays africains sont pauvres, ils ne disposent pas de l'arme nucléaire comme ils ne disposent pas de cette arme redoutable d'être membre permanent au Conseil de sécurité et avoir à sa disposition le «veto». Aussi, les Africains sont-ils les plus aisés à juger, à culpabiliser. Ce qui n'est pas le cas pour les nations «bien nées». Ainsi, nombreux en effet, sont les Etats et dirigeants qui vont au-delà de leurs pouvoirs et asservissent, non point leurs peuples, certes, mais d'autres pays, d'autres peuples.

Un George W. Bush - il ordonna l'invasion de l'Irak et déclencha une guerre sanglante qui occasionna la mort de plus d'un million d'Irakiens - un Tony Blair - complice de l'ex-président US et qui porte autant que lui la responsabilité de la destruction de l'Irak - sont passibles l'un et l'autre des jugements de la CPI, s'il existait véritablement une cour de justice internationale au-dessus des Etats, avec pour seuls guides le Traité de Rome et le droit international. Un Benjamin Netanyahu et plusieurs dirigeants israéliens se trouvent dans le même cas.

De fait, les Etats-Unis, qui ne sont pas signataires du Traité de la CPI, se sont arrangés pour que les ressortissants américains soient exonérés des jugements de cette Cour internationale. Dans ce contexte, ils se sont livrés à un honteux chantage auprès de pays africains, asiatiques et européens auxquels ils ont fait signer des protocoles d'accord par lesquels ces pays s'engagent à ne pas livrer des citoyens US à la CPI.

Or, ce sont ces mêmes Etats-Unis qui soutiennent le plus fermement l'action de la CPI contre les Africains. C'est le même cas pour Israël qui n'adhère pas à cette institution pénale internationale.

En 2009, l'Autorité palestinienne demanda à la CPI d'ouvrir une enquête sur les crimes de guerre commis par Israël dans la bande de Ghaza. Le procureur de l'époque, Luis Moreno-Ocampo, excipant du fait que l'Etat hébreu n'étant pas partie du Traité de Rome se déclara impuissant à toute action, se retranchant derrière le fait que l'Etat hébreu n'est pas membre de la CPI. Or, cette Cour qui ne peut juger les dirigeants d'Israël, pour les raisons évoquées ci-dessus, a bel et bien émis en 2009 un mandat contre le président soudanais, Omar El Bechir, pour crimes contre l'humanité au Darfour, alors que le Soudan, tout comme les Etats-Unis et Israël, n'est pas signataire du Traité de Rome.

Il n'est pas question de demander l'impunité pour les Africains, s'ils sont coupables ils doivent payer. Mais si justice internationale il y a, il faudrait que celle-ci s'applique de la même manière à tous, pour tous. Comment peut-on arguer d'une justice internationale quand elle fonctionne à deux vitesses jugeant l'Afrique et les Africains qui ne disposent pas de pouvoir de pression et épargnant les pays qui sont pourvus de ce pouvoir et de la puissance sous toutes ses formes. C'est cela qui est inconcevable et inacceptable.

Lettre de Barbara LOCHBIHLER (députée européenne, présidente du Sous-comité des Droits de l'Homme) aux députés africains

Monsieur les Députés,

Il ya 20 ans, le génocide rwandais était en cours de préparation intense et les appels à l'intervention des Nations Unies pour l'arrêter sont restés sans réponse de la part du Conseil de sécurité de l'ONU et de la communauté internationale dans son ensemble : A l'époque, aucune Cour pénale internationale (CPI) n’existait encore et les planificateurs du génocide, les « potentiels coupables », avaient la conviction que leur conduite inhumaine se ferait dans l'impunité absolue.

Depuis lors, le monde a changé et, en particulier, l'Afrique a changé.

Il y a 15 ans que la Cour pénale internationale a été créée à Rome avec la contribution fondamentale et le soutien des Etats africains et 34 pays africains forment le plus grand groupe régional de l'Assemblée des États Parties à la CPI. Aujourd’hui, aucun chef d'Etat ou de gouvernement, aucun dirigeant de milice ou de guérilla peut planifier des atrocités en toute impunité, à condition qu'il ou elle soit un ressortissant d'un État partie au Statut de Rome ou mène ses opérations dans les territoires d'un Etat partie.

La seule idée que les Etats africains ont inclus, à la demande du Kenya, à l'ordre du jour de se retirer du Statut de Rome au prochain Sommet de l'Union africaine qui se tiendra à Addis-Abeba les 11-12 Octobre 2013, est un sujet d'inquiétude extrême pour tous ceux qui, comme nous, se battent à travers les institutions et personnellement contre l'impunité.

Alors que les conflits et les atrocités de masse des années 1990, en Afrique et en Europe, ont généré des centaines de milliers de victimes civiles (rappelez-vous l'ex-Yougoslavie , la Sierra Leone et la République démocratique du Congo ), la plupart des conflits des 10 dernières années ont généré des atrocités et provoqué des blessés civils qui peuvent être pris en compte avec les chiffres relativement faibles vis-à-vis de la décennie précédente, comme dans le cas des quelque 8000 victimes civiles de la guerre civile, ethnique/nationale, en Côte d' Ivoire et les quelques 1100 victimes des violences postélectorales au Kenya. L'un des éléments clés qui a freiné le niveau de violence et ont alerté les « potentiels auteurs » et les auteurs actuels concernant les conséquences de leurs actes illégaux était la compétence de la CPI sur «leur» territoire.

Comme en témoigne une lettre envoyée par un grand nombre d' ONG africaines à vos chefs d'État ou de gouvernement (ci-joint ) , beaucoup a été dit sur la relation entre l'Afrique et la CPI : ici, nous tenons à faire remarquer que la CPI a contribué à réduire la violence et à sauver des vies en Afrique, et nous aimerions appeler humblement à votre action de dirigeant à l’endroit de votre ministre des Affaires étrangères et du chef de l'Etat afin d'assurer que votre pays va s'opposer à toute décision anti- CPI que le prochain Sommet de l'UA pourrait envisager .

En tant que représentants du peuple, nous, parlementaires, devons toujours prendre partie pour les victimes. Et étant donné que la CPI est une cour permanente et que les crimes internationaux ne sont pas soumis à prescription (au Statut de Limitation), nous devons tous travailler ensemble pour s'assurer que tous les crimes les plus graves sont enquêtés et les poursuites engagées par la CPI si les États refusent ou sont incapables de mettre fin véritablement à l’impunité par leurs juridictions nationales primaires, indépendamment du fait de savoir si ces crimes sont commis à l'intérieur ou hors de l'Afrique.

Nous sommes convaincus que, comme la jurisprudence et la pratique de la CPI vont évoluer, il y aura des situations et des cas contre des non-Africains, à condition, bien sûr, que la Cour ait compétence sur de telles situations (ce qui n’est malheureusement pas encore le cas pour la Syrie) et que les poursuites nationales véritables contre les dirigeants rendent l’intervention de la Cour inutile.

Notre humble appel à vous , honorable collègues, c'est de travailler ensemble sur toute question essentielle ou perception que vous et votre pays pourriez avoir concernant la CPI en tant qu'État partie au Statut de Rome, et que nous fassions usage des recours et procédures que le Statut de Rome offre aux États et aux individus plaignants.

Nous nous réjouissons d’une coopération continue et renouvelée avec vous sur cette question cruciale pour la prévention et la répression du génocide, des crimes contre l'humanité, crimes de guerre et le crime d'agression, et pour la prévention et la protection des droits de l'homme sous l’Autorité de la Loi.

Respectueusement vôtre,

Barbara LOCHBIHLER, MEP / Présidente du Sous-comité des Droits de l'Homme
Ana GOMES, MEP
Wolfgang KREISSL-DÖRFLER, ME
P

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 07:13

Boulevard Voltaire

Le « tourisme militaire » des Casques bleus au Congo...

On peut, en songeant à l’ONU et à ses organes spécialisés, bomber le torse fièrement en se disant que, quand même, nous vivons une époque formidable.

Songez : toutes ces agences bondées de fonctionnaires internationaux s’activant nuit et jour pour le bien de l’humanité. N’en jetez plus, ça claque. On est aussi en droit, si l’on s’est réveillé d’humeur mutine, de considérer ces instances comme de bien belles fumisteries, prothèses ruineuses et déglinguées d’un grand corps malade : le tiers monde.

On ne se lancera pas ici dans un exposé des mécanismes qui sous-tendent l’élan de solidarité des pays riches à l’égard des pays pauvres. Tout juste soulignera-t-on que cette solidarité est motivée par de mauvaises raisons, les mêmes qu’exposait Pascal Bruckner dans Le Sanglot de l’homme blanc il y a trente ans déjà : haine de soi, opposition d’un Sud peuplé de martyrs à un Nord rapace et impérialiste.

Sans doute, il faut venir en aide à son prochain. Le débat n’est pas là. Reste qu’à appuyer sa générosité sur des motifs bancals, on finit par ériger des structures d’aide d’une inefficience grotesque, complétement déconnectées des enjeux réels du terrain.

L’impuissance de la mission MONUSCO au Congo (RDC) renseigne assez sur l’absurdité du dispositif onusien. On trouve, dans ce pays d’Afrique centrale, une région appelée le Nord-Kivu, adossée sur son flanc est à l’Ouganda et au Rwanda. Bien sûr, la guerre y fait rage. Bien sûr, des exactions y ont cours. Bien sûr, l’ONU y a déployé un contingent. L’un des plus gros jamais mis sur pied : 1 milliard de dollars de budget annuel.

Et que font-ils, ces 19.000 Casques bleus en goguette en RDC ? À peu près rien. C’est si vrai que leurs baraquements ont été attaqués par la population, exaspérée par tant d’inaction. Si vrai que Yoweri Museveni, président ougandais, les a taxés de faire du « tourisme militaire ». La punch line peut faire sourire. Jaune.

Même chose à l’UNESCO. Il y a peu, l’écrivain égyptien Mohamed Selmaoui s’est érigé en porte-parole de son pays pour protester contre l’atonie de l’institution. En cause, les récents pillages et incendies ayant ravagé musées, églises et bibliothèques, sous l’impulsion des Frères musulmans. Dans sa lettre, Selmaoui s’en prend à Irina Bokova, transfuge de la nomenklatura bulgare et directrice générale de l’institution. Bokova, en plus de cisailler l’UNESCO aux jarrets en remerciant ses collaborateurs à tour de bras pour compenser son bilan comptable désastreux, ne bouge pas le petit doigt lorsqu’il s’agit de sauver des flammes reliques, vestiges et manuscrits inestimables. Pas une déclaration. Job pour lequel elle est pourtant (grassement) payée.

Alors oui, on est en droit de trouver la solidarité nécessaire, mais n’est-on pas en devoir, par voie de conséquence, de regarder ceux qui en sont les garants comme une tripotée d’acteurs cabots ? Si au moins ils connaissaient leur texte...

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 07:08

ruvr

La France en passe d'être livrée au wahhabisme

Plus de 400 combattants partis de la France en direction de la Syrie et d’a utres pays en feu du monde musulman… Les chiffres présentés dans le nouveau livre Les Egarés d’un grand journaliste d’investigation Jean-Michel Vernochet font peur.

Il se trouve que l’on étale maintenant au grand jour la triste vérité sur la préparation des jihadistes dans les camps d’entraînement de l’Europe occidentale. Une frontière en passoirre, l’argent qatari qui déferle, le silence pudique des autorités ne font que contribuer à la propagation du conflit syrien dans l’esprit des musulmans européens, en l’occurrence français et belges. Le wahhabisme est à cent lieues de l’islam pacifique nord-africain qui ne reconnaît pas le prosélytisme sous la menace et reste attaché à ses saints et à ses racines multiculturelles. Le mouvement takfiriste qui engloutit le monde musulman est déjà aux portes des grandes villes françaises, mais toujours ignoré de façon ostentatoire par les responsables de l’administration.

Anne-Marie Lizin est Présidente honoraire du Sénat de Belgique. Elle raconte sa perception du problème syrien et le lien entre le wahhabisme et le recrutement des terroristes en Europe : « En considérant comme acquis la connaissance de la situation de guerre actuelle en Syrie, nous nous voyons depuis la Belgique ou la France d’ailleurs, le recrutement qui a eu lieu et qui continue des jeunes et moins jeunes qui sont faits pour les opérations de jihad, mais qui n’ont rien de religieux, qui sont vraiment des actions rémunérées. Donc nous sentons vraiment à quel point aujourd’hui les puissances qui ont payé ces gens qui sont des Sunnites et qui sont de plus en plus extrémistes au fur et à mesure que la guerre se développe, ces puissances doivent cesser maintenant de donner cette capacité financière à ces gens. Et c’est plus important que de stopper les armes. C’est au moins aussi important que de stopper des armes chimiques en Syrie, de réussir à arrêter le financement des extrémistes. Et le financement des extrémistes sunnites est clairement fait par l’Arabie saoudite.

Donc je pense sur l’Arabie saoudite les pressions doivent être faites ; nous avons vu circuler de différentes positions saoudiennes aujourd’hui affirmant qu’ils pourraient continuer même si les Etats-Unis prenaient clairement position contre ce financement. Mais je pense que c’est plutôt factice et qu’en fait ils ont peur de recevoir l’ordre de ne plus continuer.

Nous pensons qu’il existe aujourd’hui dans les semaines qui vont venir d’ici à la Conférence de Genève que nous espérons, dans ces semaines-ci il faut montrer que pendant toutes ces années, c’est-à-dire deux années de guerre civile de plus en plus brutale, il y a eu une opposition qui a osé refuser ces mercenaires jihadistes. Et qui a dit : « Nous ne voulons pas ça ! Nous ne le voulons pas à Damas ! Nous ne le voulons pas dans Homs, Alep, dans aucune des villes ! Nous voulons garder la citoyenneté syrienne ! » Et c’est la façon d’aider les chrétiens comme c’est la façon d’aider les Alaouites, comme c’est la vraie et bonne façon d’aider les Kurdes ! Les Kurdes ont des milices ; Ils ont eu des négociations plus militarisées avec le pouvoir et lesdits jihadistes. Mais ce qu’il faut pousser c’est l’idée qu’il y a une position, favorable aujourd’hui, après deux ans de clandestinité et de difficultés, à la citoyenneté syrienne, donc au maintien d’un Etat. Et cela a aidé M. Brahimi à metter au point cette conférence de Genève 2 ; cela s’appelle le comité de coordination de changement démocratique en Syrie. Voilà seulement que l’on commence à oser en parler en France. Ils méritent qu’on en parle parce qu’ils ont été d’une correction pendant ces 2 ans en refusant l’action militaire et le financement des jihadistes et en disant pertinemment : « Nous allons changer le pouvoir, mais le changer de façon qui respecte l’Etat syrien. Et c’est ça qui est au cœur du débat aujourd’hui.

Donc ce Comité de Coordination de changement démocratique est vraiment le modèle de ce qui peut réussir à maintenir un Etat – un Etat laïque mais pas dans le sens de la sécularité militante qu’on peut voir par exemple en Belgique, mais clairement la laïcité en fait à la française ! Et je crois qu’en les soutenant et en leur donnant une grande place par rapport au travail qu’ils ont fait, on arrivera à mener à bien la pacification et la neutralisation d’une guerre qui a été complètement exportée en Syrie en utilisant des arguments religieux, mais tellement factices qu’ils n’ont tro
mpé personne. »

Dans le nouveau livre de J.-M. Vernochet Les Egarés on lit notamment de longs passages sur la nouvelle propriété du Qatar sur le sol français y compris le club Paris Saint-Germain, Total, Vinci et autres.

Et s’il y a des Français qui croient qu’il suffit de jouer au collaborationnisme comme pendant la période du Vichy, ils se trompent vraiment sur toute la ligne. Il faudra changer le pays de fond en comble pour être conformes aux normes takfiristes : renoncer au vin, raser les églises, détruire les lieux saints, voiler les filles, aller 5 fois par jour à la prière quotidienne, soutenir et payer pour la lutte sainte des wahhabites dans d’autres pays. Ce sera une occupation sans fin jusqu’au jour où la France comprendra qu’il n’y a qu’un seul salut, c’est de combattre pour sa propre religion qui était autrefois chrétienne, et pour sa souveraineté. Ce jour-là ce sera une autre France.

Alexandre Artamonov

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 07:04
Les gesticulations de Kofi Annan ne nous intéressent pas

À en croire plusieurs médias, les dirigeants africains voudraient profiter de leur réunion des 12 et 13 octobre 2013 à Addis-Abeba pour voter un retrait de leurs pays de la Cour pénale internationale (CPI). Alors que beaucoup d’Africains s’attendent à ce que l’Union africaine (UA) passe de la volonté à la décision, Kofi Annan estime qu’un tel retrait serait “une marque de honte” pour l’Afrique.

Nous sommes évidemment contre les crimes contre l’humanité et crimes de guerre et nous tenons à ce que justice soit rendue à toutes les personnes qui ont souffert des génocides et guerres ici ou là en Afrique. Bien sûr que nous déplorons et condamnons la mort prématurée de tant d’hommes et de femmes, victimes innocentes de la violence de politiciens cupides et assoiffés de pouvoir, mais nous pensons en même temps qu’un homme sensé et épris de justice ne devrait pas accepter cette justice sélective à laquelle nous assistons depuis quelques années et qui n’a jamais inquiété Mitterrand, Walter Bush, Cameron, Chirac et Sarkozy qui ont pourtant fait pire que certains chefs d’État africains en matière de tueries au Rwanda, en Irak, en Afghanistan, en Libye et en Côte d’Ivoire.

Si le sieur Annan est opposé au retrait des pays africains d’une CPI raciste et néocolonialiste, c’est qu’il n’a tiré aucune leçon des souffrances endurées par l’Afrique depuis plusieurs siècles. Même le génocide rwandais (avril-mai 1994) ne l’a pas instruit car c’est bien avec sa complicité que Chirac et Sarkozy ont massacré de nombreux Ivoiriens en novembre 2004 et avril 2011.

Si Annan comprenait quelque chose à la tragédie de l’Afrique, si ce continent lui tenait vraiment à cœur, s’il était un Africain libre et digne, il n’aurait pas raisonné comme un âne lors de son passage au Cap (Afrique du Sud) le 8 octobre dernier en qualifiant le retrait de l’Afrique de la CPI de honteux.

Si quelqu’un devrait avoir honte, ce ne sont pas les courageux présidents africains qui désirent quitter une organisation utilisée par l’Occident pour humilier les Africains mais celui qui est prompt à défendre des gens qui croient avoir reçu de je ne sais quel Dieu le mandat ou la mission d’humilier, de voler, violer et tuer constamment le Noir. M. Annan, ce n’est pas la Commission africaine de l’UA, dirigée par la Sud-Africaine Mme Dlamini-Zuma, qui devrait éprouver de la honte mais le “peau noire, masque blanc” et suppôt de l’Occident que vous êtes!

Faut-il vraiment s’étonner que l’ancien secrétaire général de l’Onu se soit dressé contre les partisans d’une Afrique digne et libre? Non, car, à voir les choses de plus près, le Ghanéen fait partie, avec les Sénégalais Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, le Béninois Albert Tévoédjrè, de “cette génération de diplômés africains ayant choisi de trahir leur continent pour mener une médiocre carrière personnelle” (1).

Quand cette génération s’exprime, c’est l’Occident qui s’exprime en elle. Quand elle élève la voix, c’est la voix du maître qu’il convient d’entendre. On commettrait donc une grave erreur en croyant que les propos tenus par Annan en Afrique du Sud viennent de lui. Personne ne devrait le prendre au sérieux. Tel un perroquet capturé en brousse, il n’a dit que ce que l’Occident pense et dit depuis que les Africains ont découvert le parti pris et la supercherie de la CPI. Car comment se fait-il que Alassane Dramane Ouattara, Guillaume Soro, Cherif Ousmane, Issiaka Ouattara, Ben Laden, Koné Zakaria et autres criminels ne soient pas arrêtés et jugés alors que toutes les organisations de défense des droits de l’homme leur imputent de graves violations des droits humains?

Ceux qui sont incapables de penser autrement que le Blanc et dont le monde politique n’a pas le monopole (car on les trouve aussi dans les congrégations religieuses), Voltaire les appelle des laquais qui, en imitant les vices de leurs maîtres, ont l’impression de s’approprier leur puissance. Désireux de devenir aussi puissants que le Blanc, ils n’hésitent pas à pratiquer l’homosexualité et la pédophilie ou à militer dans des sociétés secrètes comme la Franc-Maçonnerie ou la Rose-Croix. Indignes et immoraux, ils ne réaliseront jamais que “c’est le colonialisme qui crée le patriotisme des colonisés” et que, “quand un peuple n’a d’autre ressource que de choisir son genre de mort, quand il n’a reçu de ses oppresseurs qu’un seul cadeau, le désespoir, c’est son malheur qui deviendra son courage” et que “cet éternel refus que la colonisation lui oppose, il en fera le refus absolu de la colonisation” (2).

Tout ceci pour dire que les divagations de Kofi Annan sont sans intérêt pour nous. Les Africains qui se sont mis à la remorque de l’Occident comme lui pour leur petit confort personnel ne méritent que d’être ignorés et méprisés.

La seule chose que nous devrions suivre avec attention, c’est la prochaine assemblée de l’UA: les dirigeants africains iront-ils jusqu’au bout de leur projet de ne plus faire partie de la CPI qui semble avoir été créée pour le malheur des Africains? À leurs risques et périls, oseront-ils vraiment se retirer de la CPI?

S’il a lieu, ce retrait ne sera cependant pas suffisant. Il faudra aller plus loin dans la prise en main de notre destin. Par exemple, veiller à soutenir ouvertement et massivement les chefs d’État africains que l’Occident trouve gênants ou peu accommodants comme la SADEC a soutenu Robert Mugabe, créer notre propre banque de développement plutôt que de continuer à passer sous les fourches caudines du FMI et de la Banque mondiale dont les programmes d’ajustement structurel se sont révélés pires que la maladie dont souffraient les économies africaines, boycotter systématiquement les présidents installés au pouvoir et/ou soutenus par l’Occident, doter enfin le continent d’une télévision et d’une radio capables de rivaliser avec Al Jazeera.

C’est en s’engageant dans cette voie que l’Afrique pourra montrer qu’elle a changé de cap et qu’elle donnera raison à Clemenceau quand il disait: “Il n'y a pas de droit des nations dites supérieures contre les nations inférieures. Il y a la lutte pour la vie.” Si l’Afrique ne veut pas mourir, elle est obligée de lutter. Et la lutte finit par payer.

C’est dire que nous n’avons pas de temps à perdre avec les objurgations et gesticulations des valets de l’Occident. La seule chose sur laquelle nous devrions nous concentrer parce qu’elle ferait plaisir aux nationalistes africains brisés ou assassinés par l’Occident, c’est le combat pour “une rupture et non un compromis [car le colonisé] a été arraché de son passé et stoppé dans son avenir, ses traditions agonisent et il perd l’espoir d’acquérir une nouvelle culture, il n’a ni langue, ni drapeau, ni technique, ni existence nationale ni internationale, ni droits, ni devoirs : il ne possède rien, n’est plus rien et n’espère plus rien. De plus, la solution est tous les jours plus urgente, tous les jours nécessairement plus radicale. Le mécanisme de néantisation du colonisé, mis en marche par le colonisateur, ne peut que s’aggraver tous les jours”

Albert Memmi poursuit: “Plus l’oppression augmente, plus le colonisateur a besoin de justification, plus il doit avilir le colonisé, plus il se sent coupable, plus il doit se justifier, etc. Comment en sortir sinon par la rupture, l’éclatement, tous les jours plus explosif, de ce cercle infernal ? La situation coloniale, par sa propre fatalité intérieure, appelle la révolte. Car la condition coloniale ne peut être aménagée ; tel un carcan, elle ne peut qu’être brisée.”(3). Pourquoi continuer à parler de colonisation alors que les Africains ont pris les rênes de leurs pays depuis 1960? Parce que la vraie décolonisation n’a jamais eu lieu.

Jean-Claude DJEREKE
jcdjereke@yahoo.fr

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 05:11

Une nouvelle étude suédoise révèle un risque accru de 300% du cancer du cerveau pour les utilisateurs de téléphone mobiles et sans fil rapporte l’association Robin des Toits.

CANCER: Les téléphones mobiles augmenteraient le risque de 300%

Des études antérieures avaient montré une association cohérente entre l’utilisation à long terme des téléphones mobiles et sans fil et le gliome et le neurinome acoustique, mais pas pour le méningiome, souligne l’ONG en guerre contre les risques sanitaires liés aux technologies sans fil. L’étude voulait évaluer la relation à long terme (> 10 ans) entre l’utilisation des téléphones sans fil et le développement de tumeurs cérébrales malignes.

Ses résultats confirment les études antérieures affirme l’association, révélant l’impact de cette utilisation dans le déclenchement et le développement de ces cancers du cerveau. L’Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé le téléphone mobile en tant que cancérogène « possible » pour l’homme précise Robin des Toits.

Pour en savoir + : http://www.spandidos-publications.com/10.3892/ijo.2013.2111

Source : enviro2b

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 05:09

Le Nouveau Courrier

Ras le bol. Alpha Condé s'en prend à la CPI

La révolte des dirigeants africains s’intensifie. Alpha Condé assène ses vérités : «Nous avons une Cpi borgne»

Invité spécial de l’émission «Le débat BBC Afrique – Africa n°1», diffusée samedi le 5 octobre dernier sur les antennes de BBC et Africa n°1, pour évoquer la situation politique en Guinée et en Afrique, le président guinéen, le Pr. Alpha Condé a assené quelques vérités sur les pratiques de la Cpi, qui de son point de vue, exaspère aujourd’hui les - dirigeants - africains.

A l’instar de plusieurs dirigeants africains, le Pr. Alpha Condé, actuel président de la Guinée, pays frontalier de l’ouest de la Côte d’Ivoire, n’est pas du tout content des pratiques de la Cour pénale internationale, qui tend à ne cibler et poursuivre que les Africains. Une attitude qui agace énormément l’Union africaine qui a convoqué une réunion spéciale en octobre sur le retrait en masse des pays africains de la Cpi.

À l’occasion du «Débat BBC Afrique - Africa n°1», profitant d’une question des confrères sur la Cpi, le chef de l’Etat guinéen en a profité pour assener des vérités à la Cour pénale internationale. «Il ne faut pas une Cpi borgne qui ne voit que l’Afrique. Il y a beaucoup de dirigeants qui méritent de passer devant la Cpi mais qui ne sont pas poursuivis. Mais curieusement, il n’y a que des chefs d’Etats africains qui sont poursuivis. Aujourd’hui tous les dirigeants africains sont excédés par cette façon unilatérale de ne poursuivre que des chefs d’Etats africains», a déclaré le président guinéen. Pour Alpha Condé, sur la question du retrait en masse des Etats africains de la Cpi, la Guinée étant membre de l’Union africaine, son pays s’alignera sur la décision de cette institution continentale.

Même si le dossier «Laurent Gbagbo » n’est pas officiellement évoqué comme l’effet déclencheur de cette révolte des dirigeants africains contre la Cpi, il n’en demeure pas moins que le cas Gbagbo irrite fortement dans les couloirs de l’Ua et agace énormément des dirigeants africains. Surtout avec ce cas flagrant d’injustice que subit Laurent Gbagbo. Puisque bien que les charges n’étant pas suffisantes, la Cpi continue de le mentir en détention. Mais l’on retiendra surtout que c’est le dossier kenyan, avec le procès du vice-président kényan et du président kenyan Ihuru Kenyatta, prévu pour débuter en novembre prochain, qui a bien été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’agacement des dirigeants africains sur les pratiques «racistes» de la Cpi à l’encontre des Africains.

«Nous nous posons la question de savoir pourquoi, seuls les chefs d’Etats africains sont poursuivis. Nous allons discuter de cette question (à la prochaine réunion de l’Ua, le 13 octobre). Le cas du Kenya, les populations se sont réconciliées, il y a la paix dans ce pays. Alors qu’est-ce qu’on veut ? Veut-on d’un Kenya uni, qui est en marche ou veut-on condamner des gens. A partir du moment où les deux parties se sont réconciliées et que le Kenya peut aller de l’avant, nous devons les encourager. Au lieu de cela, on poursuit le président et le vice-président. Alors que les peuples concernés se sont pardonnés, se sont donné la main pour gouverner ensemble et aller de l’avant. Que veut la Cpi au Kenya ? Veut-elle le bonheur du peuple ou simplement condamner des gens pour le plaisir de les condamner», s’est interrogé le Pr Alpha Condé.

Avec la sortie d’un énième chef d’Etat africain, la ligue des dirigeants africains pour le retrait en masse de la Cpi s’agrandit. Ce qui a le mérite de discréditer de plus en plus la Cpi qui se voit fragilisée davantage aux yeux de l’opinion africaine. La réunion spéciale du 13 octobre consacrée à la Cpi, consacrera-t-elle la révolte des Africains face à cet autre instrument de la domination néo-impérialiste ? On n’en est pas bien loin à y voir de près.

Franck Toti

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