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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 09:54
Grande France civilisée, France luisante, regarde tes mains !

Grande France civilisée, France luisante, regarde tes mains ! Regarde tes mains d’hier, regarde tes mains d’aujourd’hui ! Et vois vers où tes sombres pensées secrètes font chemin pour demain ! Jusqu’où comptes-tu aller, France ?

Ah grande France civilisée, regarde les têtes de nos grands scientifiques, de nos grands économistes, et grands ingénieurs et politiques (fleurs de notre puissance) tranchées et reposant en jouets dans les mains de tes fils ! France, regarde, regarde tes mains recouvertes de leur sang !

Grande France civilisée, et après toutes ces émasculations et rivières rouges, tu dis que l’Africain ne vaut et ne peut rien ; que le Nègre est un éternel enfant ne pouvant marcher sans toi. Ah France, tu le chantes et chantes au point que ta chanson trouve des voix favorables parmi des Africains naïfs et traîtres.

Grande France civilisée, regarde tes mains toutes couvertes du sang de nos braves concitoyens africains qui ont dû commettre le grand crime de vouloir nous élever au rang des grands peuples ! France, jusqu’où iras-tu ?
France civilisée luisante, regarde ces puissants et longs, longs fleuves rouges que créent tes bombes, tes bavures et intérêts chez nous ! France civilisée, Pyromane-Pompier, regarde donc ta civilisation parmi les prétendus barbares et sauvages !

Grande France civilisée, tu diras : « Mais c’est le passé. Ce sont les erreurs du passé. L’amitié entre l’Afrique et moi est très forte et inébranlable.» Et du coup, même des Africains vous aideront à populariser cette écœurante chanson.

Non, grande France civilisée et luisante ! De quels passé et amitié parles-tu ? De quel passé et amitié parlez-vous ? Toi et tes alliés et nos Africains traîtres, arrêtez ce jeu qui aménage pour plus de crimes vos voies ! France, où vas-tu ?

Grande France civilisée et luisante, sous nos yeux encore coulent et fument les sangs d’Africains portant tes empreintes et celles de nos concitoyens africains qui jouent pour toi contre nous.

France civilisée, tu murmures : « Que vaut une vie du Noir ? Que valent toutes ces âmes africaines ? A quoi bon hésiter de les écraser pour arriver où je veux ? » Oui France, c’est le langage que tu tiens et tes actes le confirment.

Oui, France civilisée luisante, c’est pourquoi tu as joué avec les têtes des nationalistes camerounais et avec la vie de ce peuple jusqu'à nos jours. C’est pourquoi le sang des Algériens ne vaut rien. C’est pourquoi l’Ivoirien, le Congolais et le Malien ne valent rien. C’est pourquoi les libyens ne sont pas des humains.

C’est pourquoi le ciel peut tomber sur tous quand on t’égratigne au Cameroun, t’égratigne au Niger, te griffe au Mali. Mais quand ce sont tes coups, tes bombes, tes complots, tes avantages qui défigurent toute une région d’Afrique, toute une ville, tuent des centaines, des milliers d’Africains, ce n’est pas grave, c’est naturel.
Grande France civilisée, tes alliés occidentaux et africains et toi êtes les taons vidant l’Afrique de ses forces et la laissez malingre. Grains de haine à gauche, assassinats et pillages à droite, conflits par devant, arrestations, prisons et poisons par derrière. France civilisée, où vas-tu ?

Et voilà notre belle et riche Afrique cernée de toutes parts comme un énorme buffle par ses pires ennemis. Et la voilà chosifiée, décriée, ponctionnée, divertie et assistée par ceux-là même qui la mordent depuis longtemps sans intermittence.

France civilisée, combien d’Eléphants-guides nous as-tu volé sans que nous te rendions la pareille ? Et combien d’Eléphanteaux et de Brebis ? Jusques-à quand ?

Mais France, grande France civilisée, France : Nous ne sommes pas des buffles écornés. Chère France, la bonté n’est pas synonyme de stupidité ou de naïveté. France, nous ne sommes pas des vaincus.

Grande France civilisée qui ne vit et survit que par la malice et la terreur, l’Afrique se réveille, l’Afrique se lève. Quand est-ce que tu payeras ta lourde facture ?

France civilisée, l’Afrique se réveille, l’Afrique se lève ; et comme tu restes si gourmande, et comme tu manques de sagesse : tu la paieras cette facture. Oui, tu la paieras. Vous la paierez.

France, quand le Buffle-Afrique enragé qui cherche sa dignité bientôt de ses cornes t’enverra ainsi que tes Alliés dans l’air, vous verrez tous que vous êtes sur un volcan actif assis ; vous verrez que l’Afrique n’est pas une Résignée.

France, nous ne sommes pas des résignés ; nous ne sommes pas des vaincus. Grande France civilisée, France luisante, regarde tes mains ! Que crois-tu ? Où vas-tu ? Tu ne vas nulle part. Oui, nulle part.

Léon Tuam,
18 novembre 2013

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 18:15

Le Nouveau Courrier

Liberté provisoire pour Gbagbo: Les choses se précisent...

La CPI gagne du temps mais… Gbagbo pourrait être libéré pour raisons médicales

Un grand moment de « sorcellerie politico-judiciaire » a commencé à La Haye. Comment aménager des espaces de liberté à un « otage » contre qui l’on n’a rien trouvé de sérieux tout en gardant le contrôle sur la situation et en lui imposant un certain nombre de « conditionnalités » ? Tel est l’enjeu de la dernière décision de la Chambre préliminaire I de la CPI dans le cadre de l’affaire « Gbagbo contre le procureur ».

Ouvrir une « fenêtre » d’opportunité sans pour autant donner l’impression de se renier ou de faire marche arrière. Telle est la stratégie qui se dégage de la dernière décision de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) au sujet du maintien en détention du président Gbagbo. En effet, dans le texte qu’elle a rendu public hier, elle souffle le chaud et le froid. Premièrement, elle admet qu’il y a eu un « changement de circonstances » en Côte d’Ivoire, que la situation sécuritaire s’est améliorée, et qu’aucune information n’accrédite la thèse selon laquelle Gbagbo a l’intention de s’engager dans la constitution de crimes.

Mais elle ne va pas au bout de sa logique, estimant tout de même que les garanties de représentation et de non-obstruction de l’enquête en cas de mise en liberté provisoire au titre de l’article 58-1b-i et de l’article 58-1b-ii ne sont pas réunies. Toutefois, la Chambre préliminaire I envisage sérieusement l’hypothèse de la «mise en liberté provisoire sous conditions » pour des raisons médicales, en raison « des soucis qui persistent au sujet de la santé de M. Gbagbo ». Elle demande que le greffe et la Défense présentent un rapport conjoint sur l’évolution des progrès réalisés dans le cadre de ce dossier, notamment sur les traitements appropriés pour venir à bout d’une maladie qui est clairement nommée : le stress post-traumatique.

Ce rapport doit également statuer sur l’identité du médecin spécialiste qui doit prendre en charge le célèbre patient au cas où le pays qui lui a offert l’hospitalité – ou tout autre pays – l’accueillerait. Par la suite, les juges vont décider s’ils accordent une liberté provisoire « sous conditions » à Gbagbo après avoir consulté la Défense, l’Accusation, tout Etat concerné et la représentation des victimes. En réalité, tout l’enjeu des tractations qui sont en cours et qui continuent de se tramer est dans l’expression « sous conditions ». Jusqu’où iront les fameuses « conditions » que l’on imposerait à Gbagbo en cas de mise en liberté provisoire ? C’est là qu’interviennent les considérations politiques qui ne sont jamais absentes, en dépit des dénégations des uns et des autres. Dans quelle mesure ces « conditions » sont-elles de nature à « protéger » le pouvoir de Ouattara et à empêcher Gbagbo d’avoir son mot à dire sur l’évolution de la situation politique en Côte d’Ivoire, où sa parole réconciliatrice est pourtant attendue ?

Certains analystes redoutent déjà la configuration où le cofondateur du FPI passerait d’une prison à une prison maquillée. Mais bien entendu, ce ne sont au stade actuel que des conjectures. La suite des événements instruira bien mieux les observateurs. Une chose est claire : voici venu le temps des tractations secrètes et du silence diplomatique. Mais il est évident que le choix de la formule de la « libération provisoire sous conditions », dans un contexte où les critères « sanitaires » l’emportent sur les considérations judiciaires et politiques, aura aussi pour « avantage » de ne pas désavouer le bureau de la procureure Fatou Bensouda, déjà profondément discréditée par son incapacité à apporter des preuves suffisantes en soutien à ses accusations pourtant très graves.

Théophile Kouamouo

La Cpi est à cours d’argument. Gbagbo n’est pas un fuyard

Pour justifier ces nombreuses décisions de maintien en détention du président Laurent Gbagbo, la Cour pénale internationale (Cpi) a toujours mis en avant l’argument selon lequel aucune garantie de la représentation du prévenu n’était fournie. En clair, la Cpi soupçonne Laurent Gbagbo de ne pouvoir répondre aux convocations de la Cpi, au cas où il bénéficierait d’une mise en liberté provisoire. Hier encore lundi 11 novembre 2013, les juges de la Chambre préliminaire I ont mis en exergue ce fallacieux argument pour maintenir en détention le président Laurent Gbagbo.

«La Chambre préliminaire I a décidé que M. Gbagbo restera en détention. La Chambre a conclu que, malgré l'amélioration de la situation sécuritaire en Côte d'Ivoire, sa détention est encore nécessaire pour garantir la comparution de M. Gbagbo devant la Cour, et de veiller à ce qu'il ne fasse pas obstacle à l'enquête ou à la procédure judiciaire», note-t-on dans le communiqué. En clair, la Cpi veut faire passer le président Gbagbo pour quelqu’un susceptible de se soustraire à la justice.

La Cpi est sérieusement à court d’arguments, au point d’avancer les mêmes récriminations depuis plus d’une année pour maintenir injustement Laurent Gbagbo en détention. Et pourtant Laurent Gbagbo n’est pas homme à se soustraire à la justice. Il a toujours fait face à la justice de son pays chaque que le cas s’est présenté. L’on se souvient du mémorable procès lapidaire de février 1992.

Si Laurent Gbagbo n’a pas fui devant l’invasion française de novembre 2004 ou encore face aux bombes de l’armée française en avril 2011, ce n’est pas à la justice internationale qu’il se soustraira. Le président Laurent Gbagbo lui-même est plus pressé pour la manifestation de la vérité. Il l’avait déclaré à sa première comparution, le 5 décembre 2011 à La Haye, qu’ «on va aller jusqu’au bout».

F. Toti

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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 07:38
Guerre française au Cameroun : la France toujours dans le déni

Ce qu’il y a de plus troublant avec nos socialistes de gouvernement, c’est qu’on ne sait jamais exactement s’ils font de l’humour ou s’ils se vautrent simplement dans le cynisme le plus répugnant.

Tel est du moins l’état d’esprit dans lequel on se trouve en lisant la réponse que le gouvernement a apportée, le 23 juillet dernier, à une question écrite posée à l’Assemblée nationale par le député EELV Sergio Coronado.

Ce dernier se demandait si le gouvernement de Jean-Marc Ayrault partageait l’opinion exprimée par François Fillon selon laquelle la guerre féroce que la France a menée au Cameroun dans les années 1950 et 1960 relevait, comme l’affirmait crânement l’ancien Premier ministre en 2009, d’une « pure invention » [1].

Rappelons que cette guerre, qui a fait selon les rapports militaires français eux-mêmes plusieurs dizaines de milliers de morts, a eu pour fonction d’écraser le mouvement nationaliste camerounais, porté par l’Union des Populations du Cameroun (UPC), pour installer un régime « ami » à Yaoundé. Ou, comme l’écrira plus tard Pierre Messmer, Haut-Commissaire de la France à Yaoundé de 1956 à 1958 : « La France accordera l’indépendance à ceux qui la réclamaient le moins, après avoir éliminé politiquement et militairement ceux qui la réclamaient avec la plus d’intransigeance » [2].

La question de Coronado - qui s’intéressait à un sujet déjà soulevé deux ans plus tôt par Noël Mamère – était d’autant plus légitime que les témoignages et les études s’accumulent ces dernières années, qui prouvent aujourd’hui de façon aussi précise qu’irréfutable que, pour « éliminer » leurs opposants camerounais, « les gouvernements français de l’époque ont mené de violentes opérations de répression contre [l’UPC] et contre les populations civiles soupçonnées de [la] soutenir ». Parmi ces méthodes, le député relevait, entre autres, les bombardements intensifs auxquels les populations furent soumises, la vaste politique de regroupement forcé de villageois dans des villages militarisés, la mise en place d’une guerre psychologique de grande ampleur et d’un système de torture généralisée, les multiples exécutions extrajudiciaires recensées et les forfaits des sanguinaires milices profrançaises3. Bref, un arsenal analogue à celui qui était déployé, au même moment, en Algérie…

Réponse, donc, du ministère des Affaires Étrangères à Coronado : circulez, il n’y a rien à voir. Après avoir disserté sur les lourdes « responsabilités » de la France à l’époque coloniale et mentionné la « renégociation » des accords de défense franco-camerounais, les petits malins du Quai d’Orsay ne s’intéressent à la question posée par le député Vert que pour le renvoyer « aux historiens à qui il appartient désormais d’exploiter les archives rendues disponibles pour apporter leur éclairage sur la période. »

Plus intéressant encore : la réponse du Quai d’Orsay (version Laurent Fabius) reprend mots pour mots…celle qu’avait formulée deux ans plus tôt le même Quai d’Orsay (version Alain Juppé) à la question de Noël Mamère !

Faut-il expliquer aux services du ministère des Affaires étrangères que des dizaines de chercheurs, journalistes, militants ont déjà publié des quantités d’études et enregistré des centaines de témoignages qui, tous, confirment que la France s’est livrée à des atrocités au Cameroun dans les années qui ont précédé et suivi l’indépendance de ce pays, le 1er janvier 1960 ? Non, il faut simplement comprendre que le pouvoir socialiste, droit dans ses bottes juppéo-sarkozistes, n’a nullement l’intention de suivre le chemin de vérité et de justice auquel a par exemple consenti le Premier ministre britannique David Cameron, pourtant ultra-conservateur, qui reconnaissait en juin dernier, devant la chambre des Communes, les crimes perpétrés par les Britanniques dans les années 1950 au Kenya au cours de la répression des Mau Mau [3].

Imaginons même un instant qu’il faille encore attendre ces mystérieux « historiens » auxquels font appel les gouvernements français successifs cherchant désespérément à nier l’évidence [4].

Les déclarations des officiels français qui, à l’instar des anciens Premiers ministres Michel Debré ou Pierre Messmer ou des militaires Jean Lamberton ou Max Briand, se glorifiaient ouvertement dans leurs Mémoires ou dans leurs rapports d’avoir noyé le nationalisme camerounais dans le sang, ne justifieraient-elles pas à elles seules une enquête interne du côté, par exemple, des archives militaires de Vincennes ?

Malheureusement, et on le sait depuis longtemps, les héritiers de Guy Mollet et de François Mitterrand n’aiment pas plus que leurs homologues pétainistes ou gaullistes ces basses besognes. Outre qu’on risque de se salir les doigts sur de vieilles encres et dans des dossiers poussiéreux, cela imposerait de déroger à la règle d’or du socialisme de gouvernement. Lequel met un point d’honneur à toujours servir les puissants… en évitant soigneusement de rendre justice aux « vaincus de l’Histoire ».

Alain Batchy

www.survie.org
_________________

[1] Conférence de presse, Yaoundé, 21 mai 2009

[2] Question au gouvernement n° 31918 du 9 juillet 2013. Pour une synthèse, voir Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (19481971), La Découverte, Paris, 2011.

[3] Et débloquait au passage une vingtaine de millions de livres sterling pour tenter de « dédommager » les survivants.

[4] Insultant au passage les travaux réalisés par Mongo Beti, Achille Mbembe, Richard Joseph, Abel Eyinga, Piet Konings, Meredith Terretta, et tant d’autres, parmi lesquels ces dizaines de jeunes historiens camerounais qui recensent depuis des années des témoignages sur les atrocités commises à cette époque par les troupes françaises et leurs supplétifs

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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 07:31

Atlas

Le chef militaire du M23 se rend

Le chef militaire de la rébellion du M23, dans l'est de la République démocratique du Congo s'est rendu à l'armée ougandaise.

Sultani Makenga ainsi que des centaines de ses combattants ont fait acte de reddition dans le parc national de Mgahinga.

Un porte-parole du gouvernement ougandais a indiqué qu'aucune décision n'avait pas encore été prise pour le transfert ou non de Makenga en RDC. Il a ajouté qu'il faut attendre la signature d'un accord de paix qui devrait intervenir ce week-end.

Il est recherché pour crimes de guerre commis durant la rébellion et il est frappé par les sanctions de l'ONU.

Il figure sur une liste des sanctions de l'ONU qui l'accuse d'être responsable de violations graves des droits de l'Homme et d'atrocités, notamment meurtres, viols, enlèvements, recrutement et enrôlements forcés d'enfants.

Des informations en provenance de l'Ouganda indiquent que Sultani Makenga et près de 1700 combattants ont été désarmés et sont détenus dans un endroit encore tenu secret.

La rébellion du M23 a annoncé mercredi qu'elle mettait fin à 18 mois d'insurrection.

L'Ouganda, et surtout le Rwanda, tous deux frontaliers de la RDC, sont accusés par l'ONU de soutenir militairement le M23, ce que les deux pays ont toujours démenti.

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 06:20

xinhua

RDC. déploiement bientôt des drones dans l'est du pays

Des drones seront déployés dans l'est de la RDC dans les semaines prochaines, a indiqué mercredi le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC et chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), Martin Kobler.

Pour le chef de la MONUSCO, l'acquisition des drones n'est pas liée seulement aux activités du mouvement rebelle M23, mais de tous les groupes armés qui écument l'est de la RDC, dont les activités des rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

"Les drones ont un rôle important à jouer. Ils doivent surveiller les frontières ainsi que les activités des différents groupes armés dans l'est de la RDC", a indiqué M. Kobler.

Le mois dernier, le commandant de la force de la MONUSCO, le général Dos Santos Cruz, avait annoncé que la mission onusienne allait lancer son premier drone de surveillance dans l'est de la RDC, fin novembre.

Selon le général Cruz, la base initiale du déploiement de ce drone sera à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. A partir des mois de mars et avril 2014, ce dispositif devra avoir toute sa capacité opérationnelle pour diffuser en temps réel les images, les photos et les renseignements qui seront pris par ces engins sans pilote.

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 06:43

Le médecin-directeur de l’Hôpital général de référence de Panzi à Bukavu (Sud-Kivu), le Dr Denis Mukwege, a été décoré et élevé à la légion d’honneur de France. La cérémonie a eu lieu lundi 8 juillet dans l’enceinte de son centre hospitalier. En visite en RDC, la ministre française en charge de la Francophonie, Yamina Benguigui, a expliqué que ce prix lui est décerné grâce à son dévouement dans le traitement des femmes victimes de viol.

Dr Denis Mukwege, gynécologue rendu célèbre mondialement pour les soins administrés aux femmes victimes des violences sexuelles dans les provinces du Nord et Sud Kivu en RDC. Photo Facebook Page de We want 2013 Nobel Peace Prize for Dr Denis Mukwege (Octobre 2012)

Dr Denis Mukwege, gynécologue rendu célèbre mondialement pour les soins administrés aux femmes victimes des violences sexuelles dans les provinces du Nord et Sud Kivu en RDC. Photo Facebook Page de We want 2013 Nobel Peace Prize for Dr Denis Mukwege (Octobre 2012)

« C’est un déplacement pour récompenser une personne extraordinaire, vous avez entendu ces femmes qui clament leur souffrance mais qui sont débout. Et ça c’est grâce au docteur Mukwege », a affirmé Yamina Benguigui.

Le Dr Mukwege offre des soins gratuits et un suivi psychologique aux victimes de violences sexuelles dans les provinces des Nord et Sud-Kivu. Ces deux régions sont en proie aux groupes armés.

RDC : les soldats armés qui sont porteurs du Sida sont payés deux fois plus cher pour

Yamina Benguigui indique que le viol est aujourd’hui utilisé comme une arme par les groupes armés.

« C’est une arme qui est en train de se déployer un peu partout, il faut savoir que les soldats armés qui sont porteurs du Sida, sont payés deux fois plus cher pour violer. Donc il y a des intentions très graves et c’est vrai que cette destruction était tout à fait invisible », déclare-t-il.

La ministre française chargée de la Francophonie a décoré le Dr Mukwege en présence Valery Trieweler, la compagne de François Hollande, l’ambassadeur de France en RDC, accompagné aussi de son épouse, le gouverneur de la province du Sud-Kivu, et de quelques membres de son gouvernement, ainsi que d’autres invités.

Yamina Benguigi se réjouit de la présence de Valéry Trieweler lors de l’élévation du Dr Mukwege à la légion d’honneur.

« Je trouve cela très important que la première dame, Valerie, soit à coté de moi, [qu’elle] s’empare de ce problème. Moi je suis allée a Goma, j’ai vu un camp de soixante-dix mille femmes, il [ce camp] n’avait pas cette image, il n’avait pas cette ligne. Donc aujourd’hui, on avance, elle [Valéry Trieweler] a porté ce combat à Genève, aux Nations Unies, c’est énorme. Voilà, nous allons continuer, nous mènerons d’autres combats », a ajouté Yamina Benguigui.

La première dame française, Valérie Trierweiler, avait présidé, jeudi 30 mai à Genève (Suisse) un panel en parallèle à la session du Conseil des Droits de l’Homme de l’Onu, appelant à un engagement fort de la communauté internationale à aider les femmes violées en RDC.

Dans son plaidoyer, elle avait aussi demandé au Conseil des Droits de l’Homme d’adopter en septembre prochain, une résolution « pour mettre fin à l’impunité ».

La Légion d’honneur est la plus haute décoration française. Elle récompense, en un grand brassage national, les mérites acquis par les citoyens, en dehors de toute considération sociale ou héréditaire et ce, dans tous les secteurs d’activité du pays. Elle regroupe, sous l’autorité du Grand Chancelier, dans un ensemble qui n’a pas son pareil au monde, outre les décorés, deux maisons d’Education et un Musée.

Dr Denis Mukwenge avait déjà reçu, en 2009, les insignes français de la légion d’honneur des mains de l’ambassadeur de France en RDC, Pierre Jacquemot.

En 2011, il a reçu le prix international Roi Baudouin pour le Développement qui a une dotation de 150 000 euros. En 2008, il a reçu le prix Olof Palme doté de 75 000 dollars américains qui récompense les personnalités dont l’action s’inscrit dans l’esprit de l’ancien Premier ministre suédois Olof Palme.

Source : radiookapi.net

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 06:36

Progrès et Solidarité

En cas d'agression, la Chine s'annonce prête à frapper les Etats-Unis

Suite aux révélations de la presse chinoise sur les nouvelles capacités de représailles nucléaires de la Chine face à la doctrine provocatrice Air-Sea Battle des Etats-Unis et de l’OTAN, la présidente internationale de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, a dressé un tableau de la situation stratégique mondiale actuelle lors d’une conférence de l’Institut Schiller pour un Nouveau paradigme, le 2 novembre à Los Angeles. Extraits :

Lorsque nous avons décidé d’organiser cette conférence à Los Angeles, l’objectif était de définir une manière de sortir le plus rapidement possible de la crise économique et stratégique mondiale, en nous concentrant sur une perspective d’avenir pour le Pacifique, étant donné que la région transatlantique se trouve actuellement au centre d’une crise terrible. Certains événements survenus la semaine dernière confirment effectivement, de manière dramatique, pourquoi il est urgent de changer le paradigme actuel.

Lundi dernier (le 28 octobre), quelque chose d’extraordinaire est arrivé : dans presque tous les médias chinois, une panoplie d’articles et de cartes ont été publiés détaillant les nouvelles capacités de la marine chinoise, en particulier sa force sous-marine, pour la conduite d’une attaque ciblant la côte ouest des Etats-Unis.

Le message transmis par ces articles et graphiques est très clair : la Chine est prête à répondre à toute attaque contre son territoire de la part des Etats-Unis et de l’OTAN. Si une telle attaque devait avoir lieu, les sous-marins de la force stratégique chinoise seraient alors en mesure, avec des missiles nucléaires, d’atteindre les grandes agglomérations de Los Angeles, San Francisco et Seattle. Les cartes accompagnant les articles montrent que les retombées radioactives détruiraient essentiellement toute la côte ouest américaine, jusqu’au mid-ouest et la région de Chicago.

Ces articles précisent que la Chine dispose d’une force de 7500 missiles intercontinentaux (ICBM), capable d’atteindre les grandes villes de la côte est des Etats-Unis en survolant l’Arctique.

Ces annonces ne sont pas une menace mais une réaction à ce qui est perçu par la Chine continentale comme un danger absolu, potentiellement immédiat, en provenance des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’OTAN, avec leur déploiement militaire global ciblant la Russie et la Chine.

Tout ceci a été amplement rapporté par la presse américaine, y compris avec une carte détaillée de la situation, où on distingue la zone de retombée des représailles potentielles chinoises sur la côte ouest des Etats-Unis.

(...) Ceci n’est pas réellement une surprise pour ceux qui ont suivi de près la situation. Plus tôt cette année, un article assez choquant avait été publié dans l’une des publications officielles des forces aériennes américaines, où on affirmait qu’en raison du développement de missiles nucléaires ainsi que des techniques de ciblage, une attaque contre les forces nucléaires ennemies (première frappe) pourrait être lancée sans provoquer de représailles (deuxième frappe). Ainsi, la vieille stratégie de destruction mutuelle assurée (doctrine MAD) de l’OTAN, une doctrine selon laquelle toute attaque nucléaire conduirait à l’annihilation totale de l’espèce humaine et que par conséquent tout recours à l’arme nucléaire serait impossible, se trouvait reléguée aux oubliettes grâce aux nouvelles avancées technologiques. C’est ce qu’affirmait cet article.

Quelques mois plus tard, le Prof. Amitai Etzioni publiait un autre article, dans une revue de l’Université de Yale, intitulé « Qui a autorisé des préparations de guerre contre la Chine ? », où il affirmait que l’armée américaine se trouvait actuellement en train de préparer une guerre contre la Chine. Les faits rapportés sont exacts, à part le blâme qu’il met sur les dirigeants du Pentagone. Il demande qu’une discussion urgente soit ouverte au Congrès et à la Maison Blanche et dans les autres cercles de réflexion sur les conséquences d’une telle politique.

Etant donné le fait que ce sont bien les dirigeants du Pentagone qui ont été à l’avant garde des tentatives pour freiner toute escalade militaire [en particulier le général Martin Dempsey, le chef d’Etat-major des armées, ndlr], comme l’a montré l’exemple de la Syrie récemment, il est clair que ce n’est pas le Pentagone en tant que tel qui est responsable mais la politique actuelle des Etats-Unis.

Le chemin menant à la confrontation, incluant au recours à des armes nucléaires, a été emprunté depuis un certain temps déjà. Lyndon LaRouche a fait remarquer que cette voie a été choisie depuis ou grâce à l’assassinat du président Kennedy, et elle n’a été que brièvement interrompue lorsque, au début des années 1980, il est devenu très clair que nous nous approchions dangereusement d’une troisième guerre mondiale.

Cela était dû au fait que les missiles de portée intermédiaire de l’OTAN et du Pacte de Varsovie se trouvaient à cette époque à une très proche distance les uns des autres : les missiles pershing-2 et les SS-20 se faisaient face en Europe centrale, et nous ne disposions que d’un court délai, de quelques minutes tout au plus, avant de déclencher le tir d’un missile. Dès que l’un des deux côtés lançait un missile ou avait la perception que l’adversaire avait procédé à un tir, tout l’arsenal devait être lancé en représailles avant de vérifier quoi que ce soit, car le délai d’avertissement était trop court.

C’est dans ce contexte que Lyndon LaRouche avait développé l’Initiative de défense stratégique (IDS), qui fut ensuite adoptée en mars 1983 par le président Reagan. Elle fut mise sur la table pendant quelques mois comme option permettant d’éviter la guerre. Elle fut toutefois rejetée, en premier lieu par le gouvernement soviétique, mais aussi par la faction Bush (père)-Kissinger au sein même de l’administration Reagan.

Lorsque l’Union soviétique s’effondra entre 1989 et 1991, une véritable opportunité d’établir la paix se présenta. Avec la défaite du communisme, l’ennemi avait disparu. L’oligarchie britannique décida alors, avec ses valets Margaret Thatcher, George H. Bush et les néo-conservateurs, d’utiliser la chute du bloc de l’est pour construire un empire global, s’appuyant sur la relation spéciale entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni. C’est à partir de ce moment que la marche vers l’actuel danger de guerre s’est accélérée.

Nous avons assisté en Europe à l’expansion de l’OTAN vers l’est, accompagnant l’expansion de l’UE, ce qui, du point de vue de la Russie, a été jugé à juste titre comme une stratégie d’encerclement. Ceci inclut, par exemple, le développement par les Etats-Unis d’un système de défense antimissiles en Pologne et en République Tchèque, provoquant des avertissements de la Russie. Cette dernière a fait savoir qu’elle n’allait pas tolérer la complétion de la dernière phase de ce bouclier, car il priverait la Russie de sa capacité de représailles en cas d’attaque occidentale, ce qu’elle ne peut accepter.

Vous avez vu ensuite les autres étapes de cette politique de confrontation globale, avec, par exemple, la doctrine Air-Sea-Battle, que le président Obama appelle sa politique de Pivot asiatique, qui est un encerclement de la Chine. Si de nombreux politiques en Australie ont reconnu assez ouvertement qu’une guerre contre la Chine devenait inévitable, et si plusieurs d’entre eux ont critiqué le fait que tout le continent australien se voyait transformé en une gigantesque base aérienne américaine dans le but de mener une telle guerre, on peut alors comprendre la réaction de la Chine face à tout ceci. Celle-ci, de même que la Russie, se sent encerclée, et ce à juste titre. Tout officier militaire honnête en Europe ou aux Etats-Unis reconnaît bien volontiers ceci.

Si vous gardez à l’esprit le fait que nous somme assis sur une poudrière, en particulier en ce qui concerne l’état du système financier de la région transatlantique et les conséquences d’un effondrement du dollar pour le monde, vous saisissez l’étendue du problème.

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 06:34
RDC. Une journaliste retrouvée dans la forêt 72 heures après son enlèvement

Journaliste en danger (JED) se réjouit de la découverte de Sagesse Kamwira, journaliste de Canal Congo Télévision- Radio Liberté Kinshasa (CCTV- RALIK), station de Beni, ville située à 300 km de Goma, chef-lieu de la province du Nord- Kivu (Est de la RDC), après trois jours de kidnapping.

Selon les témoignages recueillis par JED, Sagesse Kamwira a été retrouvée, jeudi 31 Octobre 2013 vers 19 heures (heure locale), dans la forêt Visika Mabuku, à environ 60 km de Beni, par des éléments des Forces Armées de la RDC et de la police nationale congolaise déployés à sa recherche quelques temps après que Jinnah Ivogha, chef de station de Radio Liberté/ Béni, ait reçu un appel émis par Sagesse Kamwira annonçant qu'elle se trouvait abandonnée dans ladite forêt.

La journaliste avait été enlevée par un groupe de six personnes armé non autrement identifiées dont deux femmes qui l'avaient ligotée avant de la jeter dans la rivière Loulo située à 60 Km de Béni d'où elle a pu se sauver, avant d'être repérée par un éleveur qui lui a permis de contacter sa rédaction. « Après l'avoir retrouvée, les éléments des FARDC et de la police mis à sa quête l'ont immédiatement acheminée dans un hôpital de la place où elle est, jusqu' à l'instant, sous surveillance d'un médecin. Sagesse Kamwira était accusée par ses ravisseurs de posséder des images et des éléments sonores d'un groupe de bandits, aujourd'hui aux arrêts, auteurs de l'assassinat d'une femme commerçante de Beni ainsi que d'avoir dénoncé, quelques jours avant son enlèvement, la présence d'un groupe de bandits dans la ville de Beni », a déclaré à JED le chef de la station Radio Liberté de Beni.

Pour rappel, Sagesse avait été contactée mardi 29 octobre 2013 par un inconnu en fin d'après-midi, par téléphone en vue de couvrir une activité de la Direction Générale des Impôts à Beni. Après en avoir informé sa rédaction, elle s'était rendue à son reportage. Plus tard, aux environs de 19 heures, la journaliste avait envoyé un SMS à sa rédaction indiquant qu'elle était entre les mains des ravisseurs

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 08:23
Suicide saoudien...

Alors que l’Arabie saoudite a repris à son compte le plan qatari de renversement du régime laïque syrien, Riyad semble incapable de s’adapter au soudain recul US. Non seulement il refuse l’accord russo-américain, mais il poursuit la guerre et annonce des mesures de rétorsion pour « punir » les États-Unis. Pour Thierry Meyssan, cet entêtement équivaut à un suicide collectif de la famille des Séoud.

Lâchée par les États-Unis en Syrie, l’Arabie saoudite va-t-elle se suicider à défaut de pouvoir vaincre ? C’est ce que l’on pourrait conclure des événements suivants :

Le 31 juillet 2013, le prince Bandar Ben Sultan s’est rendu en Russie où il n’a pas seulement été reçu par son homologue, le chef des services secrets, mais par le président Vladimir Poutine. Il existe deux versions de cette rencontre. Pour les Saoudiens, Bandar s’est exprimé au nom du royaume et des États-Unis. Il a proposé d’acheter pour 15 milliards de dollars d’armement russe si Moscou laissait tomber la Syrie. Pour les Russes, il s’est exprimé avec arrogance en menaçant d’envoyer des jihadistes perturber les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi si Moscou persistait à soutenir le régime laïque de Damas, puis en cherchant à le corrompre. Quelle que soit la vérité, le président Poutine a ressenti les propos de son interlocuteur comme des insultes à la Russie.

Le 30 septembre, le prince Saoud Al-Faisal avait été inscrit à l’ordre du jour du débat général de la 68e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, mais furieux du réchauffement des relations irano-US, le ministre saoudien des Affaires étrangères est parti sans s’excuser. Dans sa colère, il a refusé que son discours, préparé et imprimé à l’avance, soit distribué aux délégations.

Le 11 octobre, le secrétaire général adjoint des Nations Unies et ancien responsable du département d’État pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman, recevait une délégation libanaise. Parlant au nom de M. Ban, mais probablement plus encore au nom du président Obama, il n’a pas eu de mots assez durs pour critiquer la politique étrangère saoudienne, faite de « rancunes » et incapable de s’adapter au monde qui change.

Le 18 octobre, l’Assemblée générale des nations Unies élisait, par 176 voix sur 193, l’Arabie saoudite comme membre non-permanent du Conseil de sécurité pour deux ans à compter du 1er janvier 2014. L’ambassadeur Abdallah El-Mouallemi se félicitait de cette victoire qui reflète « l’efficacité de la politique saoudienne marquée par la modération » (sic).

Cependant quelques heures plus tard, le prince Saoud Al-Faisan publiait un communiqué aux accents nassériens sur l’incapacité du Conseil de sécurité et le refus du royaume d’y siéger. Si le motif officiel principal évoqué était la question syrienne, le ministre s’offrait le luxe de dénoncer également la question palestinienne et celle des armes de destruction massive au Proche-Orient, c’est-à-dire de désigner comme ennemis de la paix à la fois l’Iran et Israël. Sachant que la critique de la politique syrienne des Nations unies est une mise en cause directe de la Russie et de la Chine, qui y firent usage par trois fois de leurs droits de veto, ce communiqué était une insulte faite à Pékin, bien que la Chine soit le principal client actuel du pétrole saoudien. Cette volte-face, qui plongea l’Organisation dans la consternation, fut néanmoins bruyamment saluée par les présidents de la Turquie et de la France qui déclarèrent partager les « frustrations » de l’Arabie saoudite sur la Syrie.

Le 21 octobre, le Wall Street Journal révélait que le prince Bandar Ben Sultan avait invité à son domicile des diplomates européens en poste à Riyad. Le chef des services secrets leur aurait narré la fureur saoudienne face au rapprochement irano-US et au retrait militaire US de Syrie. Devant ses hôtes interloqués, il aurait annoncé que le royaume allait en rétorsion retirer ses investissements d’Amérique. Revenant sur l’épisode du siège au Conseil de sécurité, le quotidien précisa que, selon le prince Bandar, le communiqué n’était pas dirigé contre Pékin, mais contre Washington ; une précision d’autant plus intéressante qu’elle ne correspond pas à la situation.

Face à l’incrédulité suscitée par ces déclarations et aux commentaires apaisants du département d’État, le prince Turki Ben Faisal expliqua à Reuters que les paroles de son ennemi personnel, Bandar, engageaient bien le royaume et que cette nouvelle politique ne serait pas remise en question. Il n’est donc plus question d’une division du pouvoir entre les deux branches rivales de la famille régnante, les Sudairi contre les Shuraim, mais bien de leur vision commune.

En résumé, l’Arabie saoudite insultait la Russie en juillet, la Chine il y a deux semaines, et maintenant les États-Unis. Le royaume annonce qu’il retirera ses investissements d’Amérique pour se tourner probablement vers la Turquie et la France, même si aucun expert ne voit comment cela serait possible. Deux explications de ce comportement sont possibles : soit Riyad feint la colère pour permettre à Washington de continuer la guerre en Syrie sans en prendre la responsabilité, soit la famille des Séoud commet un suicide politique.

La première hypothèse semble infirmée par la sortie du prince Bandar devant les ambassadeurs européens. S’il jouait en sous-main pour les États-Unis, il s’abstiendrait de venir prêcher la révolution auprès de leurs alliés.

La seconde hypothèse rappelle le comportement des chameaux, animaux fétiches des bédouins saoudiens. Ils sont réputés capables de se laisser animer durant des années par leurs rancunes et de ne pas trouver le calme avant d’avoir assouvi leur vengeance, quel qu’en soit le prix à payer.

Or, la survie de l’Arabie saoudite est en jeu depuis la nomination de John O. Brennan à la tête de la CIA, en mars 2013. Jadis en poste en Arabie, c’est un adversaire résolu du dispositif mis en place par ses prédécesseurs avec Riyad : le jihadisme international. M. Brennan considère que si ces combattants ont fait du bon boulot, jadis, en Afghanistan, en Yougoslavie et en Tchétchénie, ils sont devenus à la fois trop nombreux et ingérables. Ce qui était au départ quelques extrémistes arabes partis faire le coup de feu contre l’Armée rouge est devenu une constellation de groupes, présents du Maroc à la Chine, qui se battent en définitive bien plus pour faire triompher le modèle saoudien de société que pour vaincre les adversaires des États-Unis.

Déjà, en 2001, les États-Unis avaient pensé éliminer Al-Qaïda en le rendant responsable des attentats du 11-Septembre. Cependant, avec l’assassinat officiel d’Oussama Ben Laden, en mai 2011, ils avaient décidé de réhabiliter ce système et en firent très grand usage en Libye et en Syrie. Jamais sans Al-Qaïda, Mouamar el-Kadhafi aurait pu être renversé comme l’atteste aujourd’hui la présence d’Abdelhakim Belhaj, ex-numéro 2 de l’organisation, comme gouverneur militaire de Tripoli. Quoi qu’il en soit, aux yeux de John O. Brennan, le jihadisme international devrait être ramené à de faibles proportions et n’être conservé que comme force d’appoint de la CIA en certaines occasions.

Le jihadisme est non seulement la seule force effective de l’Arabie saoudite, dont l’armée est divisée en deux unités obéissant aux deux clans de la famille des Séoud, mais c’est aussi son unique raison d’être. Washington n’a plus besoin du royaume pour se fournir en hydrocarbures, ni pour plaider la cause de la paix avec Israël. D’où le retour au Pentagone du vieux plan néoconservateur : « Jeter les Séoud hors d’Arabie », selon le titre d’un Powerpoint projeté en juillet 2002 devant le Conseil politique du département de la Défense. Ce projet prévoit le démantèlement du pays en cinq zones distinctes, dont trois sont appelées à former des États indépendants les uns des autres et deux devraient être rattachés à d’autres États.

En choisissant l’épreuve de force avec les États-Unis, la famille des Séoud ne leur donne pas le choix. Il est improbable que Washington se laisse dicter sa conduite par quelques bédouins fortunés, mais prévisible qu’il va les remettre au pas. En 1975, ils n’hésitèrent pas à faire assassiner le roi Faysal. Cette fois, ils devraient être plus radicaux encore.

Thierry Meyssan

Réseau Voltaire

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 08:14

Le Nouveau Courrier

Un adjoint de Poncet fait des révélations. « On devait dégommer Gbagbo pour mettre Ouattara»

L’ex adjoint de Poncet disculpe Gbagbo et accuse le pouvoir Chirac

Le général Renaud de Malaussène accuse ouvertement, devant la justice française, les autorités de son pays d’avoir voulu renverser Gbagbo pour le remplacer par Alassane Ouattara plus de six ans avant l’installation de ce dernier au pouvoir par la grâce des bombes françaises.

Manifestement, la tentative d’étouffement judiciaire du «mystère» du fameux «bombardement» de Bouaké du 6 novembre 2004, a échoué. La pugnacité de l’avocat des soldats français tués dans des conditions mystérieuses a fini par payer. Et la juge française Sabine Kheris – celle qui a demandé à entendre Ouattara, Soro et leurs comzones dans l’affaire Michel Gbagbo – semble déterminée à avancer sur cette «affaire d’Etat» après de longues années de surplace.

Le 16 et le 22 octobre, elle a interrogé des hauts gradés de l’armée française pour tenter de déceler l’écheveau. Jeune Afrique a eu accès à des informations au sujet de ces interrogatoires. Et y consacre un article dans sa dernière parution. Le moins que l’on puisse dire est que certaines confessions valent leur pesant de cacahuètes.

Ainsi, le général Renaud de Malaussène, adjoint du général Henri Poncet à l’époque des faits – donc au coeur du secret – a-t-il, lors de son entretien avec la juge Kheris, innocenté Gbagbo, accusé le pouvoir français et cité Alassane Ouattara. «Je pense qu’il y avait un projet politique qui était de mettre Ouattara en place et de dégommer Gbagbo, qui est un homme intelligent, cultivé, fin, qui a traversé beaucoup de crises et qui, au fond de luimême, aime la France», a-t-il lâché. «Je suis convaincu que Gbagbo n’a pas voulu tuer des soldats français, et que quelqu’un de son entourage a pris cette décision sans le dire à Gbagbo (…) Je crois que la mouvance Gbagbo est tombée dans un piège». Un piège ourdi par les autorités françaises, sans doute avec la complicité de relais locaux.

Autre curiosité : le général Henri Bentégeat, chef d’état-major des armées françaises à l’époque des faits, a affirmé ne pas avoir assisté à un «conseil restreint» à l’Elysée avant le lancement de la destruction des hélicoptères de guerre de l’Etat ivoirien et la quasiguerre franco-ivoirienne qui s’est ensuivie. Alors que la Constitution française prévoit que cette procédure soit respectée.

De plus, le général Destremau revient sur sa version initiale qui expliquait le fait que l’armée française ait pris le chemin de la résidence du président Gbagbo par une erreur de GPS. Et évoque désormais un mystérieux «guide» qui était chargé de les conduire vers l’Ivoire (alors que Michèle Alliot-Marie invoque la résidence de l’ambassadeur de France), alors qu’il se trouvait dans un hélicoptère audessus d’eux.Un «guide» qui a commis une « erreur professionnelle par peur et par incompétence ».

Qui était donc ce fameux «guide» ? Les bons connaisseurs du dossier pensent irrésistiblement au général Mathias Doué, qui aurait pu avoir «peur» de poursuivre le «projet politique» évoqué par le général de Malaussène, le faisant ainsi capoter et obligeant ses comparses à se replier vers l’hôtel Ivoire.

En effet, contrairement à ce que Jeune Afrique continue de laisser penser, l’hôtel Ivoire n’était pas un lieu où avaient été regroupés de nombreux Français. Il ne s’y trouvait qu’une poignée de Français qui étaient là pour des raisons personnelles et non pour une éventuelle évacuation, les ressortissants de l’Hexagone de Cocody voulant être évacués l’ayant déjà été les jours précédents, notamment avec l’aide de la gendarmerie ivoirienne.

Philippe Brou

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